Le Sud-Est de la France s'est réveillé avec les stigmates des violents orages qui se sont abattus jeudi. Les pluies diluviennes ont causé beaucoup de dégâts et surpris notamment les vacanciers. Quelque 1.600 personnes ont ainsi été évacuées en Ardèche, dans la Drôme et dans le Gard, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, et principalement des campeurs qui ont dû fuir en raison de la montée subite des eaux. Un homme est toujours porté disparu.
"Tout a été balayé". Depuis vendredi matin les recherches s’activent entre le Gard et l'Ardèche, notamment autour des cours d'eau, pour retrouver cet Allemand de 66 ans, originaire de Cologne, disparu après que sa voiture a été emportée par les flots. Cet homme était le chauffeur d'une colonie de vacances de 184 Allemands, installées non loin des rives de l'Ardèche, et qui ont dû faire face à une véritable vague déferlante : plus de 120 mm d'eau tombés en moins de deux heures. Cet orage d'une rare intensité a tout emporté sur son passage, comme le raconte Marceline, l'une des encadrantes de la colonie : "Tout a été balayé. Le flux était très fort. Des enfants se sont accrochés aux arbres", rapporte-t-elle.
Le centre de vacances du Planjole, où une colonie de vacances allemande avait planté ses tentes, a été complètement balayé par les orages. © Victor Dhollande pour Europe 1
Appel aux dons. Finalement, les campeurs ont pu passer le reste de la nuit dans la salle polyvalente de Saint-Julien-de-Peyrolas, à une quarantaine de kilomètres de Montélimar. "Ils sont tous très choqués. Il y en a qui ont vu la mort de très près", explique le maire du village, René Fabrègues. "Normalement, des bus doivent être apprêtés dans la journée pour les rapatrier", ajoute-t-il. Un appel aux dons a également été lancé pour pouvoir fournir des vêtements aux rescapés.
Sauvetage par hélicoptère. Plus chanceux, Guillaume, un Parisien parti randonner dans les gorges de l'Ardèche, a pu être secouru par les gendarmes avant d'être emporté par les eaux. "Il fallait que je fasse demi-tour pour sortir des gorges, sauf que j'étais bloqué à cause de la crue. Le niveau avait trop monté. Les sentiers étaient recouverts d'eau", raconte ce jeune homme de 28 ans à Europe 1.
"J'ai pris de la hauteur […], sauf que je n'avais pas d'endroit où planter ma tente et je voyais qu'il continuait de pleuvoir et que, même lorsqu'il ne pleuvait pas, le niveau de l'eau continuait de monter. J'ai commencé à m'inquiéter. J'ai appelé le 112, et je leur ai donné ma position GPS", poursuit-il. C’est finalement par hélicoptère qu'il a pu être évacué. "La gendarmerie est venue me chercher par hélitreuillage. Quand j'ai vu les gendarmes, je leur ai dit 'merci' je ne sais pas combien de fois", conclut-il.