Des candidats inscrits sur Parcoursup qui avaient reçu une proposition d'admission ont découvert être finalement placés en liste d'attente en raison d'une capacité d'accueil surévaluée dans certaines formations, ont indiqué vendredi les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur.
Les équipes du ministère de l'Enseignement supérieur, chargé de la plateforme, "ont procédé aux vérifications d'usage" jeudi, au lendemain de la publication des premières réponses des 14.500 formations proposées par Parcoursup (universités, classes prépa, BTS, DUT, écoles...). Ces équipes "ont été alertées par des taux anormalement élevés de propositions d'admission formulées par certaines formations par rapport à leurs capacités d'accueil", ajoute le ministère un communiqué, précisant que cela concernait 400 des 14.500 formations trouvées sur la plateforme.
Frédérique Vidal a reconnu une "erreur" qui a principalement affecté des filières sélectives comme les BTS ou les écoles d'infirmiers
Les réponses données aux candidats depuis mercredi soir ont ainsi été actualisées, et des candidats - lycéens en terminale, étudiants en réorientation, adultes en reprise d'études - ont ainsi eu la mauvaise surprise de se découvrir "en liste d'attente" alors qu'ils avaient peu auparavant été admis. Lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte vendredi, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a reconnu une "erreur" qui a principalement affecté des filières sélectives comme les BTS ou les écoles d'infirmiers. Présentant ses excuses, elle a précisé que la plateforme serait à nouveau actualisée à partir de 12h30.
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Ereblin, lycéen en terminale Sciences et technologies de la gestion en Haute-Savoie, est l'un des candidats victimes de ce bug : il avait été accepté dans quatre formations avant de se voir placé sur liste d'attente. "C'est vraiment une fausse joie, là c'est la dépression, l'énervement, je comprends rien, je suis un peu sous le choc", dit-il à l'AFP. Clara, lycéenne à Estaires, dans le Nord, espère qu'il s'agit d'"un bug simplement". Le seul vœu d'admission qu'elle avait pu avoir, "support à l'action managériale" à Lille a été "retiré". "Inquiète car c'était [sa] seule école proposée sur 20 vœux", elle a demandé à ses professeurs principaux : "Ils ne savent pas non plus et ma mère s'informe sur la situation en ce moment même".
"On a des élèves qui se sont dits 'Youpi je suis admis, je réponds oui' et se sont désinscrits de toutes les autres formations"
Maeva, 18 ans, avait été "acceptée en science de l'éducation à Rouen et en psycho à Rouen. "J'ai accepté la première licence et refusé la proposition en psycho à Rouen. Et j'étais en plus sur liste d'attente pour quatre autres vœux. Maintenant je suis sur liste d'attente pour les six, et en plus je pense avoir régressé sur les listes d'attentes sur lesquelles j'étais déjà". "Dégoûtée", elle dit avoir perdu un peu espoir en l'avenir". Pour les chefs d'établissement comme Thierry Roul, proviseur du lycée de l'image et du son (Lisa) à Angoulême et secrétaire académique du SNPDEN-Unsa (syndical national des personnels de direction), c'est un "coup de stress".
"Nous avons reçu à 10h27 une alerte du ministère (...) Mais là où ça devient vraiment scandaleux, c'est qu'on a des élèves qui se sont dits 'Youpi je suis admis, je réponds oui' et se sont désinscrits de toutes les autres formations. Tout ça révèle une impréparation et une improvisation. L'Etat s'expose à des recours mais c'est leur problème ! Ça génère beaucoup de stress pour les élèves et les familles".