Paris veut réduire de 100.000 tonnes ses déchets d'ici 2030
Réduire de 10% le volume de déchets en cinq ans à Paris, telle est la volonté du Conseil de la ville, qui a adopté à l'unanimité ce mercredi, un plan pour y parvenir.
Le Conseil de Paris a adopté mercredi, à l'unanimité, un plan visant à réduire de 100.000 tonnes la quantité de déchets ménagers produits sur le territoire de la capitale d'ici 2030, et de tripler leur taux de valorisation alors que la ville fait figure de mauvaise élève en matière de tri.
Les Parisiens de "mauvais trieurs"
Collecte d'encombrants à domicile, bornes de dons, immeubles "zéro déchets"...: une vingtaine de mesures doivent permettre de réduire le volume de déchets de 10% en cinq ans. Cela représenterait une baisse de 20% par rapport à 2010, soit cinq points de plus que l'objectif fixé par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), a expliqué Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la propreté.
Avec un volume de 433 kilos par an et par habitant, la capitale se situe en peu en-dessous de la moyenne nationale. Les Parisiens sont en revanche de "mauvais trieurs": 29% de leurs déchets sont triés, et seulement 20% sont au final valorisés (c'est-à-dire ni incinérés, ni enfouis) du fait des erreurs de tri - en net retrait par rapport à la moyenne nationale, souligne l'élu.
Des "bornes de dons"
Pour arriver à 60% de valorisation, la municipalité entend généraliser les collectes d'objets à domicile, déjà déployées en certains endroits pour le gros électroménager, en les élargissant aux meubles, aux matelas... afin de limiter le dépôt sur les trottoirs, où les encombrants s'abîment ce qui freine leur réemploi.
Des "bornes de dons" d'appareils électroniques, textiles, jouets, etc., doivent être installées dans "plusieurs centaines" d'équipements publics. Le nombre de bornes "Trilib'" équipées de sondes pour ajuster la fréquence des collectes, va passer de 400 à 500 en 2025.
L'instauration d'une "tarification incitative" pour les professionnels devrait encourager les "bon trieurs", selon la mairie. Maud Gatel, du groupe Modem et Indépendants, a souhaité que soit expérimentée la même incitation pour les particuliers, ce que l'exécutif municipal a rejeté, jugeant la mesure inapplicable en habitat collectif.
La mairie compte aussi créer un millier d'immeubles "zéro déchet", avec des programmes de formation, d'aide au réaménagement des locaux poubelles, des installations de bacs à compost, etc. Le coût est estimé à 6 millions d'euros par an, mais le plan "devrait permettre à terme d'économiser 25 millions d'euros" en réduisant le coût de collecte des ordures, anticipe Antoine Guillou.