Ce lundi, une délégation de prêtres français va être reçue à Rome par le pape François pour évoquer le rapport Sauvé qui a fait état d'innombrables crimes sexuels commis par des prélats depuis les années 50. Le rapport, qui avait fait grand bruit dans l'Eglise, mais également chez les laïcs et chez les politiques, a lancé une autre piste de réflexion pour atténuer le rapport de dominant-dominé induit par la figure du prêtre : ne plus dire "mon père" lorsqu'on s'adresse à un curé.
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Une expression qui porte à confusion
Certaines figures de l'Eglise considèrent que l'expression peut porter à confusion, voire même renforcerait la position d'autorité du prêtre. Le sujet a même été abordé par Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, lors d'une réunion à Lourdes en novembre dernier. "Il me semble en particulier que la métaphore de la paternité devrait être scrutée sous tous les angles, car il y a une paternité incestueuse, même symboliquement, qu'il faut rejeter avec horreur", avait déclaré le prélat. La formule était un peu passée inaperçue.
Cela fait pourtant des années que le pape François en parle. Pour lui, prêtres et fidèles sont sur un pied d'égalité. Pour le prêtre Daniel Duigou, arrêter de dire "mon père" serait une très bonne chose. "Lorsqu'on dit père au prêtre, on met l'autre dans la position de l'enfant, donc dans une position de soumission, ce qui n'a pas lieu d'être. C'est des mentalités qu'il faut faire évoluer", explique-t-il.
Ce sujet sera au cœur de la réflexion des groupes de travail qui sont en train d'être constitués par les évêques de France.