Jusqu'à vendredi, les évêques de France se penchent sur les résolutions à adopter pour renforcer la lutte contre la pédophilie au sein de l'Eglise. (Image d'illustration) 3:25
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Romain David
Les évêques de France pourraient annoncer vendredi la mise en place d'une indemnisation pour les victimes de crimes pédophiles dans l'Eglise, en faveur de laquelle ils s'étaient déjà prononcés en 2019. Sur Europe 1, Marie-Claire Sylvestre, qui a été violée par un prêtre dans son enfance, réclame un traitement au cas par cas.
INTERVIEW

L’Assemblée plénière de printemps des évêques de France est réunie depuis mardi à Lourdes, et pour partie en visioconférence, afin d'évoquer notamment la délicate question de l'indemnisation des victimes de crimes pédophiles au sein de l'Eglise. Une liste de résolutions votées par les 120 membres de cette assemblée pour lutter contre ce fléau pourrait être dévoilée ce vendredi. "Je souhaite que l'Eglise, en tant qu'institution, reconnaisse sa responsabilité dans tous ces dysfonctionnements et tous ces crimes qu'il y a eu envers des enfants", a notamment tenu à réagir au micro d'Europe 1, Marie-Claire Sylvestre, victime dans l'enfance de viols répétés d'un prêtre qui était aussi son oncle. Un secret qu'elle a gardé pendant 50 ans.

Prendre en considération le vécu de chaque victime à indemniser

Les évêques s'étaient mis d'accord en 2019 sur le principe d'une indemnisation à verser aux victimes, mais depuis, le sujet est aux mains de groupes de travail. "Ils mettent beaucoup de temps pour réfléchir. S'ils sont encore un peu dans le déni, il faut vraiment qu'ils se réveillent !", s'agace Marie-Claire Sylvestre. "Le versement d'une indemnisation est très important, parce que neuf victimes sur dix n'auront jamais de procès. Donc, il faut qu'il y ait une réparation. C'est symbolique."

Elle estime que cette somme doit prendre en considération le parcours de chacun, notamment la manière dont le traumatisme subi a affecté leur existence. "Cette indemnisation doit d'abord être forfaitaire, mais il faudra dans un second temps la réajuster car chacun a eu sa vie particulière, faite de chamboulements, de traumatismes différents et de thérapies", explique notre témoin. "L'Eglise ne peut pas débloquer une indemnisation là, tout de suite, en fin d'année ou l'année prochaine, puis estimer que le sujet est clos. Ça ne marche pas comme ça."