Trouver des enseignants coûte que coûte. Face à la pénurie de professeurs, les académies n'hésitent plus à recourir aux contractuels. Ces derniers, qui ne passent pas le CAPES, peuvent tout de même dispenser des cours. L'académie de Versailles a ainsi lancé la semaine dernière une grande campagne pour recruter environ 200 personnes. Sans passer le concours, ces chômeurs vont pouvoir en quelques jours se retrouver devant des élèves, sans jamais avoir enseigné auparavant.
Un entretien de 45 minutes. Pour prétendre enseigner, les conditions sont très simples : il faut ne pas avoir de casier judiciaire et être titulaire d'un Bac +3 qui correspond à la matière que l'on souhaite enseigner. L'académie de Versailles a ainsi reçu plus de 400 candidatures. Parmi ces candidats : des demandeurs d'emplois qui, auparavant, ont d'exercé d'autres métiers ou n'ont même jamais travaillé.
Pour vérifier leurs connaissances, l'académie ne leur fait pas passer de concours mais seulement un entretien de 45 minutes avec un inspecteur. S'il le résultat est concluant, l'heureux élu peut prendre la direction d'un collège ou d'un lycée avec à la clé un contrat d'un an avec l'Education nationale.
"Ça ne s'apprend pas comme ça". Ce recrutement ultrarapide comporte seulement deux journées de formation pour apprendre à se tenir devant des élèves. Le reste s'apprend sur internet et c'est bien ce inquiète les parents d'élèves à l'instar de Bruno Brisebarre, le président de la FCPE du Val d'Oise. "On a un risque de se retrouver demain sur des adultes non formés", explique-t-il. "Comment on dirige une classe, comment on gère une classe ? Ça ne s'apprend pas comme ça, c'est pas un métier facile d'être enseignant", pointe-t-il encore.
Au sein de l'académie on confesse que ce processus est loin d'être optimal. Néanmoins, le besoin de recrutement est trop urgent notamment en maths et en physique. Et c'est toujours mieux d'avoir d'avoir un enseignant devant les élèves, même peu formé, plutôt qu'une classe sans prof.