Plus de 3.000 personnes ont été arrêtées en une semaine et l'exécutif exprime sa volonté de poser une réponse pénale rapide et ferme aux émeutes survenues après la mort de Nahel, tué par une policier après un refus d'obtempérer. Les comparutions immédiates s'enchaînent, notamment au tribunal de Bobigny où les dossiers sont examinés parfois très tard le soir, même la nuit. Pour l'occasion, Europe 1 a suivi une audience cet après-midi. Un constat : la sévérité était de mise.
"C'est le même tarif pour tout le monde"
À la sortie d'une salle d'audience, une avocate un peu désabusée déclare : "personne ne prend moins de six mois de prison". Cette avocate, elle, vient de défendre un homme âgé de 30 ans avec une situation un peu particulière puisqu'il est handicapé psychomoteur à 80%. "Il n'a pas toute sa tête", confirme ses parents au micro d'Europe 1 en attendant fébrilement la décision des juges. C'est la première fois qu'ils se retrouvent dans cette situation, leur fils n'a pas de casier judiciaire. L'homme de 30 ans comparaît devant le tribunal pour un feu de poubelle et ses propos sont un peu confus.
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Il déclare avoir fait ça pour Nahel et aussi parce qu'il est handicapé. Mais la procureure de la République estime que c'est une défense un peu basique. Elle requiert douze mois d'emprisonnement, dont six avec sursis. Son avocate insiste sur le fait que son client a une situation stable, qu'il est reconnu travailleur handicapé depuis une dizaine d'années. "Je regrette", dit-il aussi fébrilement en conclusion, mais les juges retiennent la gravité des faits et le condamne à six mois d'emprisonnement. "Où est la justice ?", crie sa mère en quittant la salle. "C'est le même tarif pour tout le monde", conclut son avocate.