Le secteur de la petite enfance est en souffrance. Confrontées à un manque criant de personnels, de nombreuses crèches fonctionnent à flux tendu. De son côté, l'entreprise Babilou Family, à la tête d'un réseau de crèches, parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une séries de dispositifs visant à fidéliser ses collaborateurs.
Invité d'Elisabeth Assayag dans La France Bouge, son président Xavier Ouvrard a détaillé toutes ces spécificités : "On a la chance d'avoir une entreprise qui fonctionne sur le temps long. Babilou a des parcours d'intégration, de formation et de développement interne. On diplôme 200 personnes par an qui évoluent dans l'entreprise", indique-t-il.
Pour ce faire, l'entreprise Babilou a acquis un établissement scolaire dans le XVe arrondissement de Paris. "C'est une école qui allait mal et ç'a été beaucoup de travail pour la redresser et la mettre dans une dynamique différente. Mais je tiens beaucoup à cet exemple-là parce que les entreprises demandent toujours plus à l'État et il faut que l'État fasse plus pour notre métier, c'est une réalité. Mais elles doivent aussi prendre leur part et nous, nous avons décidé d'investir dans ce secteur", explique Xavier Ouvrard.
Dialogue social, salaires et temps de travail
Un personnel formé directement par Babilou et pour lequel il est nécessaire d'assurer des conditions de travail décentes. "Il ne faut pas avoir peur d'évoquer le sujet. Chez nous, on a l'exigence d'un dialogue social en amont", indique-t-il. De cette manière, les deux parties sont parvenues à un accord en faveur du pouvoir d'achat des collaborateurs. "Cela nous a permis, sur les 12 derniers mois, d'augmenter les professionnels de crèche d'environ 7,5%. On parle d'une augmentation comprise entre 75 et 100 euros en cumulé sur 12 mois".
Babilou expérimente aussi la semaine de quatre jours dans un certain nombre d'établissement. "On va travailler sur les vacances également, on va donner plus de congés", assure Xavier Ouvrard. Enfin, le directeur dit "travailler énormément sur la proximité domicile/travail". "En Île-de-France, quand vous habitez dans la banlieue lointaine et que vous exercez à Paris, vous avez beaucoup de transport. Donc on essaye d'ouvrir des établissements près de là où habitent les professionnels de crèche".