PMA pour toutes, fin de vie, génétique... Ces sujets brûlants vont être débattus dans les prochains mois à travers la France lors des Etats généraux de la bioéthique, lancés jeudi, en préambule à une nouvelle révision de la loi. Ces débats, qui dureront jusqu'à l'été, doivent nourrir la prochaine loi bioéthique, attendue au Parlement à l'automne pour réviser celle de 2011.
Aussi pour les citoyens. Cette vaste concertation, pilotée par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et déclinée en régions, s'adressera à tous : médecins, experts, associations mais aussi simples citoyens et jeunes, avec des débats dédiés aux étudiants et lycéens. La phase de débats sera close début juillet par un événement placé sous l'égide du Président de la République.
PMA, GPA et recherche génétique. L'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA, ou AMP) aux femmes célibataires et aux couples de femmes, à laquelle est favorable Emmanuel Macron, figurera en bonne place dans les discussions. Le CCNE a ouvert la voie en se prononçant en juin pour cette ouverture. Selon un récent sondage Ifop paru dans La Croix, six Français sur dix sont favorables à la PMA pour les couples de femmes. Ils étaient un peu moins d'un quart en 1990. Ce sondage montre que près de deux-tiers des Français sont aussi favorables au recours à une "mère porteuse" ou GPA (gestation pour autrui), pratique interdite en France et à laquelle n'est pas favorable le président Macron. Un collectif de 110 personnalités, dont les intellectuels Pierre Rosanvallon et Élisabeth Badinter, vient de réclamer un "débat de fond" sur la GPA, dans une tribune publiée par Le Monde. Les Etats généraux de la bioéthique aborderont beaucoup d'autres thèmes, allant du don d'organes aux données de santé, du handicap à la recherche génétique en passant par le suicide assisté ou l'intelligence artificielle.
Une loi adoptée début 2019. Ensuite, selon une note du ministère de la Santé datant de novembre, un projet de loi sera finalisé "à l'été 2018" pour un dépôt au Parlement "à l'automne" en vue d'une adoption d'une nouvelle loi bioéthique "dans le courant du premier semestre 2019".