Au premier trimestre 2022, 53% des femmes qui ont fait une nouvelle demande étaient célibataires (Archives). 1:57
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Clément Bargain, édité par Gauthier Delomez , modifié à
L'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) a toutes les femmes, aux couples comme aux célibataires, a été votée il y a un an. Et selon les derniers chiffres, ce sont les femmes célibataires qui sont majoritaires dans les nouvelles demandes au premier trimestre 2022.

Alors que la procréation médicalement assistée (PMA) est ouverte à toutes les femmes, aux couples comme aux célibataires, les chiffres montrent que ce sont les femmes célibataires qui sont majoritaires. Elles représentent 53% des nouvelles demandes au premier trimestre 2022. Parmi elles, Sandrine, 39 ans, souhaitait depuis des années entamer un parcours de PMA, alors que la loi a été votée il y a un an, en 2021. Pour elle, cela a été un soulagement. "Être mère, c'est l'aboutissement d'un parcours de vie", relate-t-elle au micro d'Europe 1.

Cette femme célibataire explique qu'elle a "toujours cherché à rencontrer quelqu'un pour mener ce parcours, mais ce n'est pas si simple", ajoute-t-elle. "Des fois, on ne rencontre pas. Ce n'est pas pour autant qu'on n'a pas le même sens à être parent. On peut très bien être parent tout seul à partir du moment où on prend le temps de réfléchir à la question et de mettre en place tout ce qu'il faut pour le bien-être de l'enfant", poursuit Sandrine.

Une explosion des demandes

Pour Bénédicte Blanchet, coprésidente de l'association Mamans solos, le fait que les femmes célibataires soient majoritaires est le signe d'une évolution de la société. "Aujourd'hui, les femmes veulent sortir de cette obligation d'être en couple pour pouvoir fonder une famille", affirme-t-elle, évoquant que les chiffres ont été "sous-estimés".

"On parlait surtout des femmes qui partaient à l'étranger, et il y a toute une frange de la population qui faisait appel à des procédures un peu plus cachées sur le territoire même de la France, avec des inséminations artisanales ou des inséminations en cabinet de gynécologue", avance Bénédicte Blanchet. Selon l'association Mamans solos, parmi ces nouvelles demandes, on note de plus en plus de femmes âgées d'une trentaine d'années.

Le premier anniversaire de la PMA est d'ailleurs marqué par une crise de croissance. Les demandes explosent, ce qui allonge les délais. Selon les chiffres de l'Agence de biomédecine, il y a eu plus de 5.000 nouvelles demandes de paiement rien qu'au premier trimestre 2022. Le délai moyen entre le premier rendez-vous et l'obtention d'une paillette est de plus de 13 mois.