Un suspect étranger brièvement arrêté, puis mis "hors de cause", après l'attaque de deux policiers mercredi soir à Lyon, devrait être expulsé, a indiqué dimanche l'entourage du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Plus tôt dans la journée, il avait annoncé sur Twitter que "suite à l’inacceptable attaque contre les policiers de Lyon, des opérations de police ont lieu. Un des délinquants est étranger, il a été interpellé. Sur mon instruction, il a été placé en rétention et sera expulsé". "Les délinquants étrangers n’ont pas leur place en France", poursuivait le ministre.
Mais Gérald Darmanin est-il allé trop vite ? Oui, conclut le parquet de Lyon. En effet, cet étranger en situation régulière n'a rien à voir avec l'affaire. Qu'importe, Beauvau maintient l'ordre de reconduites à la frontière.
Les situations administratives passées au crible
Lorsqu'un ressortissant étranger est interpellé par les forces de l'ordre, sa situation administrative est passée au crible, comme nous l'explique Matthieu Valet, porte-parole du syndicat des commissaires de police. "Est-ce qu'il est en situation régulière, est-ce qu'il a fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français ? Est- ce qu'il a déjà fait l'objet d'une procédure par la police aux frontières ? Tout ça est regardé dans le détail", pose-t-il.
"Ensuite, soit il a à nouveau une obligation de quitter le territoire français, soit il fait l'objet d'une procédure d'expulsion. On voudrait que les voyous en situation régulière mais étranger, comme ils sont en train de commettre des infractions dans le pays qui les a accueillis, soient expulsés systématiquement, ce qui aujourd'hui n'est pas le cas", poursuit Matthieu Valet.
Une expulsion systématique réclamée depuis des années
Cette expulsion systématique est réclamée depuis des années par les syndicats de police, une partie de la classe politique de droite et par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Dans le cas de l'homme interpellé à Lyon, même s'il n'y a pas de lien avec l'agression des policiers et malgré un titre de séjour valable, ce dernier est connu défavorablement des services de police.
Il a été plusieurs fois condamné par la justice française pour des délits et a donc été placé dans un centre de rétention administrative et fait l'objet d'une procédure d'expulsion du territoire français. Accusé par la gauche de "faire le jeu de l'extrême droite", le ministre de l'Intérieur persiste et signe. "Qu'il y ait un lien ou non avec l'enquête en cours ne change rien. Cette personne n'est pas légalement sur le territoire national, ça veut dire qu'il n'a pas de papiers depuis quasiment un an. Nous cherchons à l'expulser puisqu'il a eu une OQTF, un arrêté de reconduite à la frontière depuis plus d'un an et il était multirécidiviste", fait valoir Gérald Darmanin.