Le projet de loi visant à sécuriser l’espace numérique et, entre autres, à mieux lutter contre les sites pornographiques ne contrôlant pas l’âge de leurs visiteurs, sera présenté ce mercredi à l’Assemblée. À cette occasion, l’Ifop publie une enquête réalisée pour le site Mon PetitVPN, qui montre pour la première fois en France en quoi la pornographie véhicule les scripts d’une "sexualité toxique", et donc influence "aussi" la sexualité des adultes en associant domination masculine et surtout non-consentement.
1 homme sur 4 admet avoir déjà eu un rapport malgré le refus de sa partenaire
Premier chiffre inquiétant dans cette étude, un homme sur quatre admet avoir déjà eu un rapport sexuel malgré le refus de sa partenaire. Un chiffre effrayant mais qui n’étonne pas la sexothérapeute Margot Fried Filliozat. "Il y a toutes ces normes liées à la pornographie où justement, on ne demande pas. L'homme est en position dominante et ça nous imprime le cerveau. Et du coup, on a presque pris l'habitude de 'il faut d'abord faire et après au pire s'excuser", souligne-t-elle au micro d'Europe 1.
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Du côté des femmes, le constat n’est pas meilleur. 50% d’entre elles affirment que leur consentement n’a pas été respecté lors de pratiques sexuelles violentes, y compris la première fois qu’elles les pratiquaient. Encore une fois du porno en excès qui entraîne des dérives. "Le problème avec la pornographie, comme ça remanie nos circuits d'excitation, on a toujours besoin de plus, comme avec une drogue, pour avoir le même niveau d'excitation. Donc, petit à petit, on se désensibilise", assure Margot Fried Filliozat.
Enfin, plus l’exposition au porno est précoce, plus les dégâts sont importants. Parmi les hommes exposés à des contenus pornographiques, avant l’âge de 11 ans, 57% d’entre eux, adultes, pensent que beaucoup de femmes disent "NON" mais que cela veut dire oui.