La direction d'Air France va recevoir lundi les organisations représentatives des hôtesses et stewards pour discuter de l'obligation de porter le voile à Téhéran, a-t-on appris de sources concordantes.
"Une proposition". Une rencontre avec le DRH de la compagnie Gilles Gateau est prévue à 13h, "ils doivent nous faire une proposition" pour mettre un terme à la polémique naissante, a indiqué Flore Arrighi, présidente de l'Union des navigants de l'aviation civile (Unac) d'Air France. "Ca fait des semaines qu'on les alerte, mais il a fallu le battage médiatique pour que ça bouge", rappelle-t-elle. "J'espère que la proposition qu'ils vont nous faire sera satisfaisante".
"Volontariat". Le syndicat réclame la mise en place du "volontariat" (avec une liste de non volontaires), c'est-à-dire la possibilité pour les personnels de "refuser cette mission sans conséquence sur leur planning, leur rémunération ou dans leurs dossiers professionnels", explique Flore Arrighi. D'après l'Unac, c'est "une procédure que l'entreprise connaît bien" pour l'avoir mise en place à Conakry à l'époque du risque Ebola, ou à Tokyo après l'accident nucléaire de Fukushima.
Foulard. Air France va rouvrir à partir du 17 avril la liaison Paris-Téhéran, suspendue depuis 2008 à la suite de sanctions internationales contre l'Iran. En interne, une polémique est apparue après l'envoi d'un mémo de la direction, "où on nous demande de mettre un pantalon, une veste longue et surtout d'utiliser le foulard de notre uniforme en le portant en voile à l'arrivée à Téhéran", à la sortie de l'avion, rappelle Caroline Rolland, déléguée CGT (non représentatif chez les navigants). Si la direction maintient sa "position extrêmement ferme", les hôtesses récalcitrantes contourneront les règles, assure-t-elle.