Juge d'instruction au tribunal de grande instance de Paris au pôle antiterroriste jusqu'en 2015, Marc Trévidic n'a jamais vraiment lâché la lutte contre l'islamisme. Il signe le scénario de la bande dessinée de l'illustrateur Matz Les fiancées du califat. Invité de Ça fait du bien lundi, Marc Trévidic explique également pourquoi il estime que l'idéologie et le terrorisme islamiste de groupes comme Daesh constituent un extrémisme voué, à terme, à disparaître.
Selon Marc Trévidic, la trajectoire de l'islamisme est comparable à celles d'autres extrémismes. "Je pense que toutes les idéologies mortifères et violentes finissent par mourir, parce qu'elles n'apportent rien. Au bout d'un moment, c'est une impasse", estime-t-il. "On va de plus en plus vers les crimes et les atrocités. Et au bout d'un moment, "boum !", on heurte un mur."
Une question de temps
Pour le juge, c'est la concrétisation même de l'islamisme par Daesh qui précipite la chute de cette idéologie. "Vous ne pouvez pas éternellement vivre sur des promesses vaines et embrigader sur des promesses vaines d'un âge d'or de l'Islam", explique-t-il, après avoir précisé que les personnes radicalisées n'ont toujours accès qu'à une version tronquée et manipulée de la religion musulmane.
"Tout ce que les personnes embrigadées voient, c'est la destruction, le meurtre, les villes anéanties et les femmes violées", ajoute-t-il.
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Marc Trévidic ne s'avance cependant pas quant à l'espérance de vie de l'islamisme. "Par contre, l'inconnue est la durée du temps qu'il reste avant qu'une idéologie qui porte la destruction en elle-même ne disparaisse", explique-t-il. C'est pourquoi il estime aussi qu'il ne faut pas lever la garde dans la lutte contre le terrorisme islamiste.