Ce n'est pas un scoop : les Français sont friands de chocolat. Ils en consomment en moyenne 7,3 kg par an et par personne, ce qui représente environ une tablette de chocolat par semaine, selon les chiffres du Syndicat du chocolat. Et lorsque les fêtes de fin d'année approchent, la consommation augmente même d’environ 10,3%. Mais est-ce vraiment bon pour la planète de manger autant de chocolat ?
Des conséquences graves sur les forêts
Depuis les années 1960, les principaux pays producteurs de cacao, bien souvent en Afrique de l'Ouest, ont vu leur forêt rétrécir à vue d’œil. La cause : la plantation de cacaoyers pour satisfaire la demande croissante en chocolat. Selon une étude de l’ONG Migthy Earth parue en 2016, le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, a "perdu plus de plus de 7.000 kilomètres carrés de forêts, soit au moins 10 % de l’ensemble de son couvert forestier", rien qu’entre 2001 et 2014. Et cela a des conséquences sur la faune locale. En Côte d’Ivoire, il ne "reste plus qu’entre 200 et 400 éléphants sur une population qui à l’origine en comptait des dizaines de milliers".
La production de chocolat nécessite aussi beaucoup d’eau pour être menée à bien. Il faut, en effet, plus de 17.000 litres d’eau pour produire un kilo de chocolat, rapporte une étude de Waterfootprint.
1,56 millions d'enfants travaillent dans la production de cacao
Outre l’impact de la production du chocolat sur la planète, l’industrie du cacao a été pointée du doigt à de nombreuses reprises sur ses conditions de travail. Environ 1,56 million d’enfants ont travaillé dans la production de cacao en 2019, d'après le NORC, un organisme de recherche basé à l'université de Chicago.
"En Côte d’Ivoire, les cultivateurs de cacao gagnent quotidiennement 0,5 $ environ, et près de 0,84 $ au Ghana. Ces fermiers ont été floués depuis que le chiffre d’affaires et les profits du chocolat ont été fortement déviés vers les négociants et les fabricants", est-il également possible de lire dans le rapport de l’ONG Mighty Earth.
Réduire sa consommation de chocolat
Alors s’il est toujours difficile pour certains d’arrêter de manger du chocolat, il y plusieurs solutions. L’idéal est d’abord de réduire sa consommation. Il faut ensuite se tourner vers des petits artisans ou des marques plus responsables.
Autre réflexe à avoir : bien regarder l'étiquette et s'intéresser à la provenance. Vendredi, sur Europe 1, Guillaume Mazarguil, le directeur de La Maison du Chocolat à Paris, explique par exemple dans l’émission La France Bouge sur Europe 1 que son entreprise "est capable de tracer 100% du cacao". Pour lui, "c’est le seul moyen de garantir que ce cacao délivre un revenu nécessaire aux producteurs, c’est le seul moyen d’y associer des programmes de développement des communautés locales, de garantir que nos cacaos ne participent pas à la déforestation et qu’ils sont produits dans des logiques d’agroforesterie".
Les labels "commerce équitable" offrent également quelques garanties. L'article 94 de la loi relative à l'économie sociale et solidaire en précise les critères : un contrat d'au moins trois ans entre le producteur et le distributeur, un prix rémunérateur, des engagements de traçabilité et en matière écologique et sociale etc. Comme le souligne L'Express, plusieurs logos que vous retrouvez sur vos tablettes sont gages "d'équitabilité" :
À noter enfin qu'il existe un Guide international des labels de commerce équitable (à télécharger sur le site de Commerce équitable France) pour se repérer dans la jungle des logos.