L'opération Wuambushu à Mayotte va-t-elle se transformer en réussite ? Depuis quelques heures, la situation évolue lentement. Après trois jours de tensions et de discussions entre la France et les Comores, ce dernier a accepté de rouvrir les ports de l'île la plus proche de Mayotte, l'île d'Anjouan. Une bonne nouvelle pour les autorités françaises, qui entrevoit la possibilité de reprendre les expulsions vers le pays voisin.
Les actions des associations remis en question
En revanche, le démantèlement des bidonvilles reste sous la menace d'une éventuelle décision de justice. Dans le Nord de l'île, l'opération destruction a été ajournée provisoirement. Et les habitants redoutent que la situation ne se répète ailleurs. C'est le cas dans la commune de Labattoir située sur Petite-Terre, où la destruction des bidonvilles doit débuter d'ici deux semaines. Mais avec la mise à l'arrêt de la première opération, Nasser craint d'importants retards. Le jeune ingénieur assure en vouloir aux associations qui ont fait pression pour l'arrêt des opérations.
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"Je ne comprends pas exactement qu'elle est leur objectif", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Et d'ajouter : "Je ne sais pas s'ils voient dans quelles conditions ces gens-là vivent. Ils n'ont pas d'eau, ils n'ont pas d'électricité, ce (les bidonvilles ndlr) ne sont pas des endroits où un être humain peut vivre. Donc je ne comprends pas pourquoi ils veulent intervenir pour que ces gens-là ne soient pas délogés".
Une opération sur le long terme ?
Pour Adbou, Comorien arrivé à Mayotte il y a 16 ans, la priorité est au lancement d'un grand plan de relogement. "Il fallait voir d'abord, avant de démolir leurs maisons, où est-ce qu'on allait pouvoir loger ces gens-là. Pour moi, cette opération est une opération qui n'est pas vraiment au niveau du gouvernement", confie-t-il.
"Pourvu que ça reprenne le plus vite possible" répond pour sa part, ce Mahorais non loin d'Adbou. Mais il en a bien conscience : le démantèlement des bidonvilles éparpillés sur les collines va prendre plus de temps que prévu car à Mayotte, on considère qu'un logement sur deux est fait de bois et de tôle.