Principe, qualité, prix… Tout savoir sur les vins biodynamiques

Les vins biodynamiques connaissent un succès croissant.
Les vins biodynamiques connaissent un succès croissant. © PETER FOREST / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Olivier Poels, édité par
Les vins biodynamiques, à ne pas confondre avec les vins bio, rencontrent un succès grandissant. Notre chroniqueur Olivier Poels vous explique les subtilités de cette dénomination, encore méconnue de nombreux consommateurs et qui fait l'objet de vives critiques. 

Vous en avez peut être déjà entendu parler dans un restaurant, ou lors d’un apéro entre amis. Les vins biodynamiques rencontrent de plus en plus de succès depuis quelques années, malgré les critiques qui l'entourent. Mais quelles sont différences entre cette appellation et les vins classiques ou bio ? Olivier Poels, chroniqueur de La table des bons vivants sur Europe 1, vous explique tout ce qu’il faut savoir sur les vins biodynamiques.


Quelles différences avec le vin bio ou le vin nature ?

"Il faut savoir que le vin nature n'existe pas en tant que tel, puisque aucun label n'encadre sa réglementation. Ce n'est pas le cas du bio (label AB) ou de la biodynamie (label Demeter). La biodynamie, si on est très concis, pourrait se définir comme du bio qui ajouterait une petite touche d'ésotérisme dans son concept. Il y a du très concret et et du plus abstrait.

La biodynamie repose sur les travaux de Rudolf Steiner (un intellectuel autrichien controversé, ndlr), qui en a théorisé les grands principes dans les années 1920. Pour la biodynamie, la terre est un tout et on ne peut se contenter de regarder ce qui se passe dans le sol. L'environnement, le cosmos jouent aussi un rôle dans la croissance et le bien être de la plante. Elle fait donc appel à des préparations à base de plante, de bouse de vache ou encore de quartz qu'il faut dynamiser et agissent ensuite sur les sols et donc la vigne et au final le vin. Tout cela en respectant des cycles cosmiques."

Mais est-ce bien sérieux ?

"C'est ce que disent ses détracteurs, qu'en réalité il s'agit davantage de croyances que de science. Et c'est vrai que tout cela n'est pas démontré scientifiquement. Se faire labelliser domaine en biodynamie est d'ailleurs assez difficile et demande une attention très particulière, une implication forte dans le travail de la vigne. On pourrait penser que seuls quelques hurluberlus s'y sont convertis, mais ce n'est pas le cas. De très grands vignerons français dans toutes les régions travaillent en biodynamie, sans pour autant d'ailleurs le revendiquer."

Est-ce que cela permet de faire de meilleurs vins ?

"Là est toute la question. J'ai fait des dégustations troublantes de vins issus de mêmes terroirs, vinifiés de la même façon à la seule différence près qu'une vigne était cultivée en biodynamie et l'autre non. Je ne peux pas nier que l'on perçoit une différence, un côté souvent plus vivant dans le vin en biodynamie. Néanmoins, comme pour le bio ou le nature, il y a des bons vins et des mauvais. En aucun cas, de toute façon, cela ne peut nuire."

Sont-ils plus chers ?

"Oui, bien souvent. Ce sont des vins qui demandent bien plus de main d'oeuvre humaine, et le rendement est aussi généralement plus bas. Il faut donc payer cela. En général, ils sont 15 à 20% plus chers."