La CGT-Pénitentiaire, syndicat minoritaire chez les gardiens de prison, a annoncé samedi qu'elle ne signerait pas le projet d'accord négocié avec le gouvernement et a appelé à poursuivre le mouvement de blocage des prisons entamé il y a une semaine.
"La consultation est arrivée à son terme au sein du syndicat. La décision de nos syndiqués est: la CGT Pénitentiaire ne signera pas le relevé de conclusions proposé par le ministère", indique le syndicat dans un communiqué. La CGT appelle "l'ensemble de ses militantes et militants, à continuer les actions entreprises depuis le début de la semaine et réaffirme dès à présent son appel à un blocage total de l'ensemble des établissements dès lundi 22 janvier".
Un texte "bien en deçà des attentes". Le syndicat évoque un texte "bien en deçà des attentes des collègues mobilisés, notamment en terme de reconnaissance et d'attractivité de (ses) missions de service public (indemnité et statut) et de l'insuffisance de création de postes proposés". Ce projet d'accord, négocié entre le gouvernement et une plateforme syndicale regroupant l'Ufap-Unsa Justice (majoritaire avec plus de 40%) et la CGT (environ 15%), prévoit notamment la création de 1.100 emplois de surveillants sur quatre ans, "dont une première tranche de 100 emplois dès 2018" et la définition d'un régime de détention spécifique pour les détenus radicalisés violents. À l'heure actuelle, l'administration pénitentiaire compte 28.000 surveillants dans 188 établissements.
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FO a appelé à durcir le mouvement. Jointe par l'AFP, l'Ufap-Unsa n'avait samedi en fin d'après-midi pas encore reçu l'ensemble des réactions de sa base et n'était "en encore en mesure de communiquer". Toutefois, selon une source à l'Ufap-Unsa, "les premières remontées sont négatives et il est très peu probable que le syndicat signe ce texte". De son côté, FO-Pénitentiaire (environ 30%), qui fait cavalier seul depuis le début du mouvement lancé après l'agression de surveillants par un détenu djihadiste dans le Pas-de-Calais, a appelé à durcir le mouvement.
Le mouvement, renforcé ces derniers jours par une série d'agressions violentes de surveillants, a marqué le pas samedi, notamment pour laisser place à la consultation. Une vingtaine d'établissements ont été touchés "à des degrés divers", par le mouvement, consistant pour la moitié d'entre eux en des retards de prise de service, selon la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). En fin de journée, deux prisons restaient totalement bloquées, celle de Gradignan à Bordeaux et de Borgo en Corse, où les parloirs n'ont pas pu se tenir, a précisé la DAP.