Le Premier ministre l’avait annoncé en octobre dernier : dès janvier 2017 la conduite des voitures banalisées avec radar embarqué sera confiée à un prestataire privé. L’Etat entend ainsi augmenter l’utilisation des voitures radars en passant de 319 à 440 véhicules d’ici deux ans, et ainsi étendre le maillage sur les routes. Selon un sondage Harris, 83% des Français seraient opposés à cette mesure.
Marché public. "Les sociétés feront ça dans le cadre d’un marché public qui sera publié, et où on pourra voir noir sur blanc qu’en aucun cas la rémunération de ces entreprises sera liée au nombre de contraventions qui ont été envoyées", a assuré Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, pour mettre un terme aux rumeurs, jeudi matin, dans le Grand direct de l'Actu.
"Des machines à cash". "Je vous trouve un peu candide sur ce dossier", lui a rétorqué Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d'automobilistes. "Vous partez du postulat qu’une société privée veut faire de la sécurité routière. Non, la société privée, ce qu’elle veut, c’est faire de la rentabilité, c’est faire de ses produits des machines à flash, des machines à cash"."Pourquoi va-t-on mettre entre les mains d’une société privée des prérogatives de sécurité routière ?", interroge-t-il.
Les contraventions toujours émises par les forces de l'ordre. "Cette entreprise ne gagnera pas d’argent sur les PV", promet Emmanuel Barbe qui rappelle que les contraventions sont systématiquement traitées par une unité de gendarmes et de policiers basée à Rennes. Pourtant, Pierre Chasseray craint leur accroissement : "Je vous garantis que chaque année les chiffres de rentabilité de ces machines automatiques confiées à des sociétés privées seront à la hausse car c’est le principe d’une société privée d’être dans la rentabilité et l’efficacité", explique-t-il.