Refuser la priorité à un piéton sur un passage protégé peut coûter cher. Depuis un mois, la sanction pour les automobilistes contrevenants est aggravée : ils risquent désormais une amende de 135 euros, et la perte de six points sur leur permis de conduire, contre quatre auparavant. Or, cette nouvelle règle est méconnue des conducteurs. À Paris, la préfecture de police mène des opérations de sensibilisation et de contrôle. Europe 1 a suivi l'une d'entre elles.
"Je ne l'ai même pas vu". Postés à un passage piéton, des policiers en civil surveillent les abords de l'Opéra Garnier, au coeur de la capitale. À chaque infraction constatée, ils transmettent la plaque d'immatriculation à leurs collègues, qui attendent à quelques mètres de là. Thierry avait le nez sur son GPS, et en a oublié les règles du code de la route : il a refusé la priorité à un piéton qui venait de s'engager sur la route. "Franchement, je ne l'ai même pas vu. Ils ont leur casque sur les oreilles, ils débouchent comme ça… C'est la jungle", se défend-il au micro d'Europe 1.
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"Même si le feu est vert, je vais m'arrêter". La sanction à son encontre sera la même que pour un délit de fuite, ou une conduite sous alcoolémie ou stupéfiants. Bien trop "sévère", jugent certains. "Six points, c'est énorme ! En deux infractions comme ça, je n'ai plus de permis. Je ne peux plus travailler, plus manger. Alors maintenant, même si le feu est vert, je vais m'arrêter et je vais laisser passer les gens", assure un chauffeur de taxi que nous avons rencontré.
À partir du mois de novembre, l'infraction pourra également être constatée par vidéo-verbalisation. Les automobilistes épinglés recevront alors leur contravention par courrier, comme pour un excès de vitesse flashé par un radar. Pour rappel, depuis le début de l'année, 38 piétons ont trouvé la mort dans l'agglomération parisienne, contre 21 en 2017 sur la même période.