Salah Abdeslam, le principal accusé du procès des attentats du 13 novembre 2015 qui avait été testé positif au Covid-19 le mois dernier, est apte à comparaître à l'audience prévue jeudi, a annoncé mercredi le parquet national antiterroriste (Pnat). "D'un point de vue sanitaire, rien ne s'oppos(e) à son extraction le jeudi 6 janvier 2022 pour la reprise de l'audience", a ajouté le Pnat dans un communiqué, en citant le président de la cour d'assises spéciale, Jean-Louis Périès. Le communiqué du Pnat ne précise pas si Salah Abdeslam a été testé négatif à un nouveau test PCR.
Selon le Pnat, un complément d'expertise médicale doit toutefois avoir lieu mercredi. Selon une source proche du dossier, ce complément d'information fait suite aux interventions de l'avocate de Salah Abdeslam à l'audience mardi. Me Olivia Ronen avait soutenu que son client n'était pas en état de comparaître. Une première expertise effectuée lundi avait conclu que Salah Abdeslam était "apte tant sur le plan médical que sanitaire à assister aux audiences de la cour d'assises".
"Aucune mesure spécifique ne devrait être prise"
"En l'état actuel des connaissances, aucune mesure spécifique ne devrait être prise à l'exception d'un aménagement de la durée de comparution pendant les deux premiers jours pour tenir compte de l'asthénie secondaire de l'infection", concluait ce rapport consulté par l'AFP. Seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis en novembre 2015, Salah Abdeslam, qui ne s'est plus présenté à l'audience depuis le 25 novembre, a été testé positif au Covid-19 le 27 décembre.
L'accusé est détenu dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), au sud de Paris, où plusieurs foyers de contaminations ont été détectés ces derniers temps. A l'isolement, le prisonnier peut recevoir ses avocats et côtoie quotidiennement des surveillants. La cour d'assises spéciale juge jusqu'à la fin mai vingt accusés, dont quatorze présents à l'audience, soupçonnés d'être impliqués à divers degrés dans la préparation des attaques jihadistes les plus meurtrières jamais perpétrées en France. Le premier accusé à être interrogé jeudi devrait être le ressortissant suédois Osama Krayem. Mais sa présence est incertaine: lui aussi refuse de comparaître depuis le 25 novembre.