Le seul terroriste encore vivant des attentats du 13-Novembre comparait lundi à Bruxelles pour une fusillade pendant sa cavale en Belgique. Un procès avec un dispositif de sécurité maximal, puisqu'une centaine de policiers ont été mobilisés ainsi que des hélicoptères pour surveiller le palais de justice. En revanche, dans la salle d'audience, pas de box spécial pour Salah Abdeslam qui sera assis au premier rang, dos au public, et aux rares victimes des attaques qui seront présentes.
Le silence de Salah Abdeslam. En effet, seuls des représentants d'associations ont eu le droit d'entrer dans la salle. Olivier Laplaud, de Life for Paris, ne cache pas son appréhension : "Ça va être très très dur, j'y vais un peu à reculons. Je redoute ma réaction face au visage de Salah Abdeslam. Il est, d'une certaine façon, l'un de nos tortionnaires. C'est comme se retrouver face à son bourreau", confie-t-il à Europe 1.
Mais au-delà de la charge émotionnelle, ce procès sera aussi pour lui l'occasion d'en savoir un peu plus sur le terroriste. "Ce que l'on voudrait voir, c'est comment Salah Abdeslam va réagir face aux juges, s'il va rester muet comme il l'a été jusqu'à présent avec les enquêteurs, ou s'il va changer d'état d'esprit", explique-t-il. "Il s'agit de savoir comment il va se comporter et savoir si l'on peut espérer avoir des réponses plus tard, lorsqu'il sera jugé en France. C'est un petit préambule à ce qui nous attend", pointe-il.
Première apparition publique depuis deux ans. Après la première audience, mardi soir, Olivier Laplaud fera un compte-rendu aux autres membres de Life for Paris, et l'Association française des Victimes du terrorisme en rédigera un chaque jour jusqu'à vendredi, car même si ce procès n'est pas le leur mais celui d'une fusillade avec la police belge survenue pendant la traque de Salah Abdeslam, ce sera la première apparition publique du djihadiste depuis deux ans et sans doute la seule occasion de le voir s'exprimer avant le procès des attentats du 13-Novembre à Paris.