Au procès de l'attentat de Nice, l'heure est à la parole des accusés. La cour d'assises spéciale de Paris juge depuis début septembre 7 hommes et une femme en lien avec le terroriste qui a fauché 86 personnes sur la Promenade des Anglais, le soir du 14 juillet 2016. Premier accusé à s'exprimer : Mohamed Ghraieb. "Je n'ai rien à voir avec le terrorisme et la violence", a-t-il clamé à la barre.
Mais lorsqu'il évoque sa relation avec l'auteur de l'attentat, le quadragénaire est confus, minimisant ses liens, parlant d'une connaissance parmi d'autres. L'accusé n'hésite pas à noyer la cour sous d'inutiles détails et expliquant ne pas se souvenir de nombreux autres détails.
Trous de mémoire
"Je m'interroge sur la fiabilité de votre mémoire ou sur votre sincérité", s'agace le président, qui note que lui et l'auteur de l'attentat de Nice, se sont téléphoné plus de 1.300 fois en un an. Face à ses posts à caractère religieux, sa virée le 11 juillet à bord du camion qui servira au carnage ou à ses selfies pris sur la promenade des Anglais au lendemain du massacre, Mohamed Ghraieb reste flou. Et la liste continue : un message "je ne suis pas Charlie" retrouvé sur son ordinateur, des SMS intrigants envoyés sur son portable.
"Il m'arrivait de prêter mon téléphone ou mon ordi", se défend l'accusé. Désormais, la cour devra trancher si Mohamed Ghraieb a bel et bien participé à l'organisation de l'attentat ou, comme il le dit, s'il n'a rien vu et a été piégé par le terroriste.