La cour d'assises de Paris s'est plongée ce mercredi dans l'intimité des frères Clain, les Toulousains qui ont enregistré le message de revendication des attentats du 13-Novembre. Anne-Diana Clain, leur sœur aînée, a témoigné depuis la maison d'arrêt où elle purge sa peine pour "association de malfaiteurs terroristes". Elle avait été condamnée en 2019 à neuf ans de prison pour avoir tenté de rejoindre Daesh en août 2015 avec son mari et ses quatre enfants.
Anne-Diana Clain assume avoir été radicalisée
Cet exercice de vérité a été périlleux pour Anne-Diana Clain, 46 ans, le visage rond et souriant sous ses longs cheveux blonds. Elle assume totalement avoir été radicalisée depuis les années 2000 et d'avoir pu penser, par exemple, que les attentats contre Charlie Hebdo étaient "légitimes", que c'était "bien fait pour eux". Ou encore que le 11-Septembre était un "complot".
"Nous sommes responsables de nos actes"
Avec le recul, Anne-Diana Clain reconnaît avoir été "à l'extrême" avec ses frères Fabien et Jean-Michel : "On est responsables de nos actes". Elle s'était convertie à l'islam sous l'impulsion de ses deux frères. La fratrie s'était alors rapprochée de l'"émir blanc", Olivier Corel, un Syrien naturalisé français et mentor de nombreux djihadistes, installé à Artigat, en Ariège.
Anne-Diana Clain se dit victime de cette idéologie et dit avoir été manipulée. "Pour moi, tout était vrai. J'ai pris une grosse claque lorsque j'ai appris la mort de mes frères en 2019", confie-t-elle. Elle est alors détenue pour avoir voulu se rendre en Syrie. C'est grâce notamment à un aumônier musulman qu'elle ouvre les yeux, dit-elle. Un travail qui la pousse à exprimer sa déception sur l'implication de ses frères dans cette monstruosité. "Ça reste quand même mes frères. Le fait qu'ils soient décédés, ils ne seront pas jugés. C'est dommage qu'ils ne puissent pas avoir la prise de conscience que moi, j'ai eue", conclut-elle, sereinement.