Des conditions exceptionnelles. "Jawad le logeur" comme il a été surnommé après qu'il a hébergé l'un djihadistes des attentats du 13-Novembre sera bientôt jugé. Jeudi, une audience d'étape a eu lieu devant le tribunal de Paris. Jawad Bendaoud a refusé d'être extrait de sa cellule, mais la salle, elle, était remplie. Les victimes du 13-Novembre sont en effet nombreuses à vouloir se constituer partie civile pour ce futur procès, prévu du 24 janvier au 14 février.
Le tribunal va devoir s'adapter. A ce jour, 266 personnes victimes du 13-Novembre se sont déjà manifestées pour être représentées au procès, mais jeudi, dans une salle remplie d'avocats venus de partout en France, la greffière de l'audience a encore reçu de nouvelles demandes. Le tribunal va donc devoir s'adapter. Trois salles d'audiences sont d'ores et déjà prévues avec une retransmission vidéo pour que les victimes qui le souhaitent puissent assister aux débats.
Les avocats veulent travailler "main dans la main". Les avocats aussi vont devoir s'adapter, particulièrement pour les plaidoiries. Il est en effet impossible d'imaginer un procès avec 200 à 300 plaidoiries. Alors les avocats s'organisent et montent des groupes de travail. "On essaye de regrouper si ce n'est l'intégralité des avocats de parties civiles, en tout cas une majorité, pour travailler main dans la main, se répartir des thèmes de plaidoiries", explique maître Helena Christidis. "Je pense que c'est assez rare, mais je pense surtout que ça permettra que le procès se passe le mieux possible, c'est l'intérêt de tout le monde aujourd'hui", poursuit-elle.
Lors du procès, il faudra aussi faire avec le comportement éruptif du principal prévenu, expulsé lors de la première audience. Signe que ce procès s'annonce comme une petite répétition du procès principal sur les attentats de Paris, les magistrats qui vont juger le logeur et ses complices ont demandé une protection particulière pendant les trois semaines d’audience.