Il a travaillé pendant 40 ans au sein des services de renseignement. Michel Guérin, actuellement inspecteur général honoraire de la police nationale, publie le 18 juin un Dictionnaire renseigné de l’espionnage, chez Mareuil Editions. Il était vendredi l'invité d'Anne Roumanoff, sur Europe 1, et en a profité pour nous livrer quelques anecdotes sur le métier d'espion, et notamment sur la manière dont les espions cachent leur profession à leur entourage.
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Michel Guérin entend être clair sur un point : un espion n'espionne pas ses proches ! "Non, non, non, non, non, non. Un des gages de la tranquillité d'esprit de ce travail, c'est de savoir déconnecter entre sa vie professionnelle et sa vie privée", répond l'ancien membre des services de renseignement, interrogé sur le sujet. "Fouiller les portables, ça ne sert à rien, seulement à se faire du mal !", insiste-t-il. Dans le privé, un espion doit donc éviter de "garder les réflexes de sa vie professionnelle".
"C'est une question de caractère, de formation"
Michel Guérin l'assure également : personne ne lui a jamais demandé d'espionner à titre privé. "Absolument pas !" Personne, d'ailleurs, n'était au courant de ce qu'il faisait. Et quand on l'interrogeait sur son métier ? "Je suis capable de parler, non pas pour ne rien dire, mais pour ne pas répondre aux questions que vous allez me poser...", répond-il.
Quand on l'interroge, l'espion répond donc "qu'il est policier, ou qu'il travaille au ministère de l'Intérieur... Ce qui n'est pas inexact". Le secret est de "donner DES détails sans donner LES détails". Comment, donc, éviter de se disputer avec ses proches en étant si distant ? "C'est une question de caractère, de formation, de cloisonner aussi", explique Michel Guérin. Qui insiste : "C'est pour ça que je dis qu'il faut vraiment couper entre sa vie professionnelle et sa vie familiale, sa vie privée".