Dans la mouvance islamiste, personne, ou presque, ne le connait sous son vrai nom. Depuis plus de dix ans, Adrien Guihal se fait appeler Abou Oussama, sans doute en hommage à Oussama Ben Laden. Le Français de 35 ans vient d'être arrêté par les forces démocratiques syriennes (FDS) à Raqqa, ex-capitale de l'organisation Etat islamique.
Un forum avant les réseaux sociaux. C'est déjà sous son pseudo que ce jeune Parisien se lance d'abord dans le cyber-djihad sur internet, en tant qu'administrateur d'un forum de discussion francophone. À l'époque, dans les années 2000, le site est un outil de propagande et de recrutement particulièrement efficace, avant l'explosion des réseaux sociaux.
En 2008, le Français décide de passer à l'action. Arrêté pour avoir projeté de faire sauter un camion bourré d'explosif devant un bâtiment de la police, près de la tour Eiffel, il est condamné par le tribunal correctionnel de Paris à quatre ans de prison dont un avec sursis.
En Syrie avec Fabien Clain. À sa sortie, l'homme monte un garage automobile, qui devient une plaque tournante des futurs djihadistes. Il y restera environ trois ans, jusqu'au printemps 2015, juste après l'attaque de Charlie Hebdo. Adrien Guihal prend alors la direction de la Syrie, avec sa femme, ses enfants et quelques amis, parmi lesquels Fabien Clain, "la" voix française de l'État islamique, qui revendiquera les attentats du 13-Novembre.
"Abou Oussama", lui, revendiquera en juin 2016 l'assassinat du couple de policiers de Magnanville, puis, un mois plus tard, l'attaque de la promenades des Anglais à Nice. Il est aujourd'hui aux mains des forces kurdes, comme une quarantaine d'autres Français.