Rappels massifs, quasiment tous les constructeurs concernés... On vous résume le scandale des Airbags Takata défectueux

Des airbags défaillants du fabricant Takata ont provoqué le décès de nombreux automobilistes et provoqué le rappel de millions de voitures, comme actuellement pour la marque française Citroën en Europe. Mais depuis l'explosion du scandale en 2014, certains constructeurs ont tardé à réagir. On vous résume le scandale des airbags Takata.
Les airbags du fabricant japonais Takata - qui a fait faillite entre-temps - secouent le secteur de l'automobile depuis 2014 : ils ont causé plusieurs décès dans le monde en projetant des pièces dangereuses au visage du conducteur, à cause d'un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides.
Depuis, un rappel massif de voitures a eu lieu et presque toutes les marques sont concernées : les groupes Stellantis, Honda, Toyota, Volkswagen, Nissan, Tesla, Ford, BMW ou Ferrari ont rappelé des véhicules par dizaines de millions pour changer leurs airbags. Cette semaine, Citroën a étendu sa campagne de rappel pour ses modèles C3 et DS3 en France et en Europe.
Pourquoi ces airbags sont dangereux ?
Dans les années 2000, le Japonais Takata a commencé à utiliser dans ses airbags un nouvel agent chimique, le nitrate d'ammonium. Moins cher, mais sensible à l'humidité, il se dégrade dans des conditions climatiques extrêmes et peut provoquer de dangereuses projections dans l'habitacle en cas d'explosion, ce qui peut entraîner des blessures graves ou mortelles.
Selon l'agence américaine de la sécurité routière, 28 décès et au moins 400 blessés ont jusqu'ici été officiellement attribués aux États-Unis à ces airbags défectueux. En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès en outremer et un en métropole, a précisé le ministère des Transports.
Pourquoi réagir aussi tard ?
Les premières alertes concernant les airbags Takata remontent aux années 2000, lorsque des ingénieurs américains signalent des dysfonctionnements lors des tests en laboratoire. Les premiers accidents liés à ces airbags apparaissent dès 2003.
Pourquoi réagir aussi tard ? Takata est accusé d'avoir longtemps tenté de dissimuler le problème. Honda, premier client de l'équipementier (18 millions d'airbags concernés), lance un rappel dès 2008, mais ce n'est qu'en 2014 que l'affaire éclate au grand jour, après une série d'accidents.
Selon Stellantis (qui détient notamment la marque Citroën), Takata avait assuré qu'il n'y avait "pas de problème" sur les airbags produits en Europe. Le constructeur explique avoir lancé une surveillance des airbags avec des tests et annoncé une première campagne de rappel aux Antilles en 2019.
Pourquoi Citroën est au cœur du scandale ?
Stellantis a été un des seuls constructeurs (avec Ford et Mazda aux États-Unis) à lancer un "stop drive" en mai 2024, après plusieurs accidents graves : il a demandé aux propriétaires de ses très populaires Citroën C3 et DS3 dans le sud de l'Europe de ne plus conduire tant que les véhicules ne seraient pas réparés, par précaution. Il a déjà fait réparer 400.000 véhicules dans ce cadre.
Mardi, Citroën a étendu à toute l'Europe les rappels des très populaires Citroën C3 et DS3. Une première vague de rappels est prévue dès la fin janvier, portant sur 98.000 de ces véhicules fabriqués entre 2009 et 2019, dont 73.000 en France.
Pourquoi l'Outre-mer est autant concerné ?
La particularité de la campagne lancée par Citroën et DS au printemps 2024 est qu'elle demandait aux conducteurs - dans le sud de l'Europe et Outre-mer - d'immobiliser leurs véhicules jusqu'à ce qu'ils soient réparés.
La décision de commencer les rappels par le sud de la France et de l'Europe avait été prise "sur la base de critères de chaleur et d'humidité des climats sur le long terme", soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, a rappelé Stellantis. Volkswagen a lancé une campagne similaire - appelée "stop drive" - mais seulement en Guadeloupe, Martinique et Guyane française pour des modèles Golf, Polo et Fox concernés. L'accent est en effet mis sur les Outre-mer, Polynésie et Réunion comprises, où les airbags se sont désagrégés plus vite et ont provoqué plus d'accidents.
En décembre 2024, l'autorité française qui contrôle la conformité des véhicules a demandé aux constructeurs de fournir une liste exhaustive des véhicules concernés. Des informations judiciaires ont été ouvertes en 2024 en Guadeloupe et en Guyane pour "homicides involontaires". Aux États-Unis, des accords passés entre les plaignants et les constructeurs ont permis le versement de 500 dollars de compensation par automobiliste.