Les syndicats de cheminots sont vent debout depuis la remise au gouvernement jeudi du rapport Spinetta sur l'avenir du rail, estimant qu'il représente une attaque contre le service public ferroviaire, et refusent une "remise en cause" du statut des cheminots.
"Source d'inquiétudes". Dans ce rapport, "on va vers une recherche de rentabilité commerciale et à l'encontre du service public pour tous, de l'aménagement du territoire", a déclaré Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire, deuxième syndicat à la SNCF. L'Unsa "va analyser ce rapport et va porter la pression au niveau du ministère" des Transports, où il sera reçu lundi matin, a-t-il ajouté. L'Unsa "n'a pas encore pris de décision" sur un éventuel mouvement social, mais "estime que c'est un sujet qui nécessitera une mobilisation forte et soutenue", a ajouté Roger Dillenseger. Concernant le statut des cheminots, dont le rapport Spinetta préconise l'abandon pour les nouveaux embauchés, l'Unsa considère "inacceptable" une telle remise en cause. "Pour nous, c'est un drapeau rouge" et une source d'"inquiétudes chez les cheminots", a souligné le secrétaire général.
Vers un appel à la grève pour SUD-Rail ? "Le système entier du transport ferroviaire est mis en danger", avec "l'abandon du système ferroviaire public" par l'État et "une mise à mort du fret ferroviaire", a estimé pour sa part Erik Meyer, porte-parole de SUD-Rail. Le syndicat "va se laisser le temps d'analyser ce rapport", mais "si, en ligne de mire, c'est une remise en cause du statut des cheminots et du statut de l'entreprise, SUD-Rail appellera à la grève et essaiera d'appeler à la grève de la façon la plus unitaire que possible" avec les autres syndicats. Les cheminots "n'accepteront pas une remise en cause des éléments de leur contrat de travail", prévient SUD-Rail.
"Une attaque inédite", juge la CGT-Cheminots. De son côté, la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, estime que le rapport Spinetta est "une attaque inédite contre le transport ferré public". Remis jeudi à Matignon, "ce rapport vient confirmer la politique anti-ferroviaire du gouvernement et de la direction SNCF", alors que "d'autres choix sont possibles et nécessaires (…) Il faut maintenir et développer le service public ferroviaire, pas le saborder", écrit la Fédération CGT des cheminots dans un communiqué.