Il s'agit là d'une des conséquences de la mobilisation de nombreux agents de la RATP contre la réforme des retraites actuellement menée par le gouvernement. Le nombre d'arrêts maladie a très fortement augmenté au sein de l'entreprise publique depuis le début du mouvement social, jeudi 5 décembre. Et alors que la mobilisation semble faiblir en intensité au 20e jour de grève, les agents mobilisés parviennent à tenir financièrement face à une direction qui a multiplié les contrôles chez les salariés déclarés malades.
Est-ce une explosion des arrêts maladie ?
Le nombre d'arrêts maladie est en hausse de 200% par rapport à fin 2018, d'après une information du Parisien dont Europe 1 a eu la confirmation de la part de la direction de la RATP. Dans le détail, le nombre d'arrêts maladie des conducteurs du métro est passé de 141 par jour en moyenne l'an dernier à la même époque à 446 cette année, soit trois fois plus.
La hausse est encore plus importante au cours de la deuxième semaine de grève. Les arrêts maladie ont de même quadruplé chez les conducteurs de RER et plus que doublé, voire triplé, chez les chauffeurs de bus, selon Le Parisien.
Quelle est la réponse de la RATP ?
La direction de la RATP, qui ne communique jamais le taux de grévistes, s'est refusée à tout commentaire sur ces chiffres. Elle a multiplié les contrôles chez les agents portés pâle, selon Le Parisien. Les arrêts maladie peuvent soit être liés au stress chez les non-grévistes, soit être une façon commode de soutenir le mouvement de grève sans perdre d'argent, avance le quotidien.
Mais sans salaire, comment font les agents grévistes font-ils pour tenir ?
L'arrivée du treizième mois et des primes de fin d'année permettent aux grévistes de ne pas subir frontalement les retenues de salaire pour le mois de décembre. Les caisses de grève sont également entrées en action : celle de la CFDT est par exemple très solidement dotée avec 132 millions d'euros. C'est une aide importante puisque dès le deuxième jour, les grévistes affiliés à la CFDT ont été indemnisés à hauteur de 7 euros de l'heure non travaillée. Les autres confédérations sont moins généreuses mais organisent elles aussi des aides via notamment des cagnottes en ligne.