Alors que la Conférence sur le climat organisée à Paris semble piétiner, la Fédération française des sociétés d'assurance publie une enquête inquiétante. Elle révèle que les risques naturels vont augmenter dans les 25 ans à venir, notamment en raison du changement climatique. Et pourraient coûter cher.
Des ravages dans une trentaine de départements. C'est particulièrement vrai pour la sécheresse. Selon l'enquête, un épisode tel que la canicule de 2003 reviendrait tous les onze ans, contre vingt ans aujourd'hui. Dans le Gard, une quarantaine de communes ont été déclarées en état de catastrophe naturelle ces deux dernières années, et les conséquences sont très visibles sur les maisons : les fissures défigurent les façades et empêchent même la fermeture des portes et des fenêtres. Depuis trois ans, Marc attend d'être indemnisé. Les travaux lui coûteraient 100.000 euros. "Entre la reprise des fondations, les fissures intérieures, les plafonds, on entend des claquements un peu partout dans la maison. Toutes les parties porteuses de la maison sont touchées. Ce qui est angoissant, c'est de savoir si ça va évoluer encore, et comment", s'inquiète-t-il au micro d'Europe 1.
"Des démarches longues et difficiles". Effectivement, les maisons continuent de s’abîmer à cause des mouvements du sol, argileux, qui réagit à la moindre intempérie. "En période de sécheresse, il y a un retrait du sol de cet argile, et après, quand il se met à pleuvoir, ça gonfle. Les fondations ne tiennent plus et les démarches sont très longues et difficiles", constate Gilbert Perrier, dont l'association regroupe une centaine de sinistrés.
Le changement climatique induit également un risque de submersion marine. Lors de la tempête Xynthia en 2010, par exemple, des vents violents conjugués à de fortes marées ont provoqué des inondations du littoral Atlantique. Dans 25 ans, ce risque pourrait coûter 4 milliards d'euros, soit quatre fois plus qu'aujourd'hui.
Des précautions à prendre. Face à cette augmentation des risques, les assureurs devront alors augmenter leurs tarifs, à moins que des programmes de prévention ne soient mis en place rapidement, selon Bernard Spitz, président de la Fédération des sociétés d'assurance. "Il s'agit de déterminer les zones à risques et les précautions à prendre. Par exemple, ça peut prendre la forme de constructions de digues, de surélévation de terrains ou d'interdictions de construire dans certaines zones. Si elles sont appliquées, on aura des progrès considérables en matière de gestion des risques", explique-t-il. Mais si rien n'est fait, le coût des sinistres doublera d'ici à 2040 pour atteindre 92 milliards d'euros, soit 44 milliards de plus par rapport à la période écoulée.