Les maires des villes de taille moyenne redoutent une réduction "brutale" des dessertes ferroviaires dans le cadre de la réforme de la SNCF, selon un communiqué de Villes de France publié mardi à l'issue d'un entretien avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne.
"Vives inquiétudes". Une délégation de l'association a exprimé à la ministre ses "plus vives inquiétudes" concernant le rapport Spinetta sur l'avenir du rail. "Outre les réformes structurelles et sociales de la SNCF - confirmées (lundi) par le Premier ministre et qui seront menées par ordonnances d'ici cet été - le rapport Spinetta propose une réorganisation des dessertes ferroviaires en fonction des coûts de remise à niveau de l'infrastructure", écrit Villes de France. "Après réalisation d'un 'audit des petites lignes', 9.000 km de tronçons les plus dégradés seraient abandonnés ou transférés aux régions sans compensation, ce qui revient à leur transférer la responsabilité des fermetures", poursuit-elle.
Demande de se démarquer clairement du rapport Spinetta. Selon l'association présidée par Caroline Cayeux, maire LR de Beauvais, "les orientations de ce rapport conduisent à une réduction aussi brutale qu'inacceptable des dessertes ferroviaires (des TGV aux TER), pour des bassins de vie allant de 100.000 à 250.000 habitants". Prenant acte de "la volonté de dialogue" de la ministre des Transports, les élus demandent au gouvernement de se démarquer clairement de la logique du rapport Spinetta.
"Un schéma de service de transports". Lundi, le Premier ministre Edouard Philippe s'était employé à les rassurer en assurant qu'il ne s'agissait "pas (d')une réforme des petites lignes". "On ne décide pas la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités", a souligné le Premier ministre. "Les politiques de desserte ferroviaire doivent tenir compte des co-financements locaux engagés, de l'importance démographique des bassins de vie traversés, et de leur enclavement", soutient Villes de France. Les maires demandent "l'adoption d'un schéma de service de transport des voyageurs adapté à la réalité du réseau de lignes nationales secondaires".