Les professeurs menacent d'empêcher la tenue des épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat, lundi. À Clermont-Ferrand, un examen devait se tenir samedi mais environ 300 personnes, enseignants et étudiants, ont investi les couloirs et perturbé son déroulement. Pour expliquer ces troubles causés par la nouvelle formule du baccalauréat, Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et des collèges (SNALC), était sur Europe 1 dimanche.
Selon le syndicaliste, par ailleurs professeur de lettres à Asnières, dans les Hauts-de-Seine, cette réforme "change la nature des épreuves et dématérialise les copies, sans s’assurer au préalable que les conditions étaient réunies pour cela".
Problème de fond et couacs dans la méthode
Jean-Rémi Girard dénonce également des couacs dans la méthode. "La banque de sujets a été ouverte à partir du 9 décembre seulement, ce qui a laissé 6 semaines, incluant les 2 semaines de vacances de Noël, pour faire des choix collectifs sur les sujets qui tomberont", explique-t-il en donnant l'exemple des sujets d'histoire-géographie. Pour cette matière, "il y a des centaines de sujets et on ne peut les télécharger qu’un par un !".
Surtout, la banque de sujets a été ouverte alors que l'année avait déjà débuté. Conséquence, "les enseignants ont commencé à enseigner dans le vide, sans savoir à quoi ils préparaient les élèves". Le président du SNALC se mobilisera, lundi, pour empêcher le début des épreuves et, par la suite, pour ne pas corriger car "ne pas corriger les copies est une forme de grève".
Jean-Rémi Girard assure enfin que les étudiants ne seront pas pénalisés. "Si la session ne se déroulait pas, ça ne changerait rien au calcul de la note du bac", dit-il avant de préciser que les enseignants mobilisés le font pour protéger leurs élèves. "Ils savent que leurs élèves ne sont pas prêts pour ces épreuves. Ils ne veulent pas envoyer leurs étudiants dans le mur."