Un millier de places vont ouvrir d'ici la fin de l'année en Île-de-France dans des centres pour réfugiés associant hébergement, cours de langue, et orientation vers l'emploi et le logement autonome, a indiqué mardi le préfet de région Michel Cadot. "Nous avons déjà cinq centres dédiés et nous allons continuer à développer" ce type de structures avec "une dizaine de centres" qui permettront "une acquisition progressive de l'autonomie", a ajouté le préfet en visite dans l'un de ces centres, situé dans le 14e arrondissement de Paris.
"Les fondamentaux pour s'intégrer à la société". 75 réfugiés, Soudanais notamment, sont hébergés dans ce centre qui leur propose des cours de français avec l'intervention de bénévoles de Sciences-Po, et se charge de leur trouver un apprentissage et un logement, en Île-de-France ou ailleurs. Il s'agit là "des fondamentaux nécessaires pour s'intégrer pleinement dans la société française", a ajouté Michel Cadot, en soulignant que la France avait "pris un peu de retard" sur le sujet en "traitant dans l'urgence" la question de l'accueil. "Il faut passer à un système plus élargi", a-t-il ajouté, estimant que ce type de structure "correspond par anticipation" à ce que le député Aurélien Taché (LREM), qui doit remettre prochainement au Premier ministre un rapport sur l'intégration des réfugiés, "essaie de systématiser à l'échelle nationale".
"Raisonner en termes d'accès à l'emploi et à la formation". Dans un entretien à l'AFP en janvier, Aurélien Taché avait souligné la nécessité d'"au moins doubler" le volume d'heures de cours de français proposées aux réfugiés (à 400, voire 600 pour les analphabètes) et de "raisonner d'abord en termes d'accès à l'emploi et à la formation". Cet effort d'intégration s'inscrit dans la distinction très claire faite par Emmanuel Macron entre les différentes catégories d'étrangers selon leur droit au séjour, avec pour les déboutés de l'asile une fermeté que le gouvernement compte affirmer dans son projet de loi "asile et immigration", qui sera présenté le 21 février en conseil des ministres.