"Ce serait une erreur de croire que les religions sont la cause de tous les maux de notre société", affirme Mgr Olivier de Germay, dimanche sur Europe 1. Invité de Pierre de Vilno, l'archevêque de Lyon, interrogé sur la promotion par l'État d'une laïcité forte dont il estime qu'elle contribue à "mettre les religions de côté", dit comprendre les intentions premières du projet de loi sur les principes de la République - dit "séparatisme" - actuellement examiné par le Sénat. "Mais jeter le soupçon sur l'ensemble des religions laisse croire que la laïcité, c'est cacher les religions."
"Déni de réalité"
"Je crois que c'est une grave erreur", poursuit l'archevêque. Alors que Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, sera l'invitée du Grand Rendez-vous, dimanche, sur Europe 1, Mgr Olivier de Germay estime que la vision de la laïcité qu'elle prône va à l'encontre de la réalité. "Nier la dimension de transcendance de la personne humaine est un déni de réalité", dit-il, évoquant une personne humaine complexe, composée d'une dimension physique, psychique, morale, relationnelle, mais aussi spirituelle. "On ne peut pas dire que la dimension spirituelle est à mettre de coté", insiste-t-il.
"La laïcité, c'est la neutralité de l'État dans une société qui est plurielle", abonde l'archevêque de Lyon, qui pointe une confusion dans les termes et la définition qui leur est donnée. "L'athéisme est une option respectable, mais elle n'a pas à s'imposer à l'ensemble de la société", revendique Mgr Olivier de Germay. Or, conclut-il, "quand on veut faire disparaitre les religions de l'espace public, c'est une façon d'imposer l'athéisme".