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Rennes : la tentative d'agression au couteau contre une enseignante aurait-elle pu être évitée ?

Sandrine Prioul (correspondante à Rennes) / Crédit photo : Damien MEYER / AFP - Mis à jour le . 2 min

Au lendemain de la tentative d'agression au couteau d'une élève de 12 ans contre son enseignante, à Rennes, une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. La collégienne, qui a été hospitalisée, est jugée dangereuse pour elle-même et s'était déjà fait remarquer en raison de son comportement instable.

Sous le choc après avoir assisté à une scène qu'ils décrivent comme "traumatisante", les élèves du collège des Hautes Ourmes à Rennes se sont toutefois montrés prolixes au moment de dresser le portrait de leur camarade qui a tenté, ce mercredi, d'agresser, au couteau, son enseignante en plein cours . "Elle m'a dit qu'elle préférait aller en prison que de ne pas tuer la prof", a témoigné l'un d'entre eux sur Europe 1 .

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"Un truc nous a fait peur : quand on lui disait 'arrête, calme toi, tu fais n'importe quoi', elle a lâché un sourire et elle a rigolé bizarrement, comme une psychopathe et c'est là que tout le monde a commencé à avoir peur", ajoutait un autre. De quoi faire émerger une interrogation : cette scène aurait-elle pu être évitée ? 

Les syndicats pointent un manque de moyens

Cette jeune adolescente instable psychologiquement, hospitalisée et jugée dangereuse pour elle-même, s'était déjà, par le passé, montrée violente, au point d'être expulsée de son premier collège. Ses parents avaient demandé du soutien et des signalements avaient été effectués. Depuis peu, elle était suivie par un AESH, un accompagnant pour élèves en situation de handicap , raconte Bastien Joyaux, délégué syndical, venu au chevet de ses collègues. "Les AESH doivent accompagner des élèves qui ont une notification de la MDPH. Et ils restent à côté d'eux. Et là, on a appris ce (jeudi) matin que l'élève en question avait eu un AESH, qui était partagé avec un autre élève. Or hier (mercredi), il n'y avait pas d'AESH", indique-t-il. 

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Des syndicalistes ont donc pris la parole ce jeudi pour dénoncer le manque de moyens dans la prise en charge de ces enfants en souffrance. Justine Marty, déléguée départementale FO, enseigne dans l'établissement où la jeune fille avait déjà fait preuve de violence l'année passée. "Quand un élève est exclu d'un établissement, il est envoyé dans un autre établissement. Et je ne suis pas convaincue que des choses aient été mises en place. Et la question, c'est : qu'est-ce qui a été fait entre-temps par l'Éducation nationale ? Il y a peut-être eu tout un suivi psychologique, mais j'ai un doute. Est-ce que cette élève devait se trouver dans cet établissement scolaire ? C'est ça la question."

La cellule psychologique continuera de soutenir les collégiens qui sortent très éprouvés de leur établissement.