"Je suis comme délivrée, je savoure", s'exclame Catherine, venue boire un café sur la terrasse d'une brasserie parisienne du 15e arrondissement ce mercredi matin. "Les gobelets en carton dans le froid, ça a été très dur", plaisante-t-elle, de bonne humeur. "J'exagère, je sais bien qu'il y a pire, mais c'est vrai que c'était quand même un petit plaisir de la vie qu'on n'avait plus", ajoute la cliente, heureuse que "la vie reprenne". Tellement heureuse que ce mercredi matin, elle est partie de chez elle sans son masque. "Tout d'un coup, je me suis dit 'oh, je n'ai pas de masque'", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
Les terrasses couvertes étaient ainsi très fréquentées ce mercredi matin, généralement dans le respect des nouvelles jauges, à savoir 50% de taux de remplissage maximum. Et ce malgré les averses. De toute façon, il aurait fallu plus qu'une météo capricieuse pour empêcher Franck de venir prendre un café au bistrot. "Ici, il y a des gens qu'on connaît bien, des cafetiers qu'on connaît depuis longtemps, qu'on a soutenu. Aujourd'hui, c'est un peu une renaissance", explique ce client.
"Le travail, c'est notre vie"
Cet air de normalité a même donné à Roland, qui gère le café Cambronne depuis trente ans, un début de sourire. "On a fait pas mal de cafés. Il y a beaucoup de gens qui ont envie de revenir, le téléphone n'a pas arrêté de sonner", raconte le cafetier. "On est fait pour travailler nous, donc on est content de rouvrir. On n'est pas des gens qui attendent que l'État nous aide. Le travail, c'est notre vie", a-t-il ajouté.
Au fil de la matinée, les cafés ont laissé place aux bières et aux verres de vin, et les croissants aux salades César et aux steaks tartares. Mais pour déjeuner, il va tout de même falloir être patient. Sur toutes les tables restantes dans cette brasserie du 15e, une petite affichette indique "Réservé".