Dimanche soir, les commémorations des attentats du 13-Novembre au cours desquels 129 personnes sont mortes, se sont prolongées jusque tard dans la nuit. Dans un café, non loin du Bataclan, une jeune fille danse. C'est là qu'elle avait trouvé refuge, il y a un an, pour échapper aux terroristes. C'est aussi dans ce café que la BRI (Brigade rapide d'intervention) avait installé son QG le soir des attentats.
"Faire le lien entre la tristesse et la vie". Se défouler, danser, pour passer à autre chose. Rescapée de l'attaque terroriste qui a touché Paris il y a un an, cette jeune fille témoigne : "Ils nous ont mis dans la peur, ils nous ont mis dans le désespoir, ils nous ont mis dans les larmes, on leur répond aujourd'hui avec la musique". La musique était d'ailleurs le fil conducteur de ces commémorations puisque c'est avec un concert du chanteur britannique Sting que le Bataclan a rouvert ses portes samedi soir. "Si vous voulez qu'on pleure, si vous voulez qu'on soit morts, on sera deux fois plus vivants et deux fois plus enjoués", poursuit-elle.
Devant une petite table ronde, en retrait au fond de la salle, Luc regarde les gens danser. Il confie avoir dû se forcer pour retourner dans ce café. "C'était violent pour moi, j'ai dû faire l'effort de pousser la porte", admet-il. Mais pour lui, revenir permettait également de "faire le lien entre cette tristesse et cette vie, cette joie, qu'on voit ici".
"T'as réussi à me décrocher un sourire". Avec un peu d'appréhension, Kathy a chanté toute la soirée : "Faut pas faire d'impair parce que la douleur est encore là", avance-t-elle, prudente. "Je peux juste essayer de faire qu'ils aient un petit sourire. Il y a une fille qui m'a dit 'j'étais très triste et t'as réussi à me décrocher un sourire, merci'".
Dans la salle, des passants se sont arrêtés pour boire un verre, après avoir allumé une bougie devant le Bataclan.