Avec l'annonce par le Premier ministre du retrait de l'âge pivot, dont le retour n'est pas exclu, de la réforme des retraites, la CFDT a-t-elle vraiment tiré son épingle du jeu ? Laurent Berger y croit, en tout cas. Dans les colonnes du Journal du Dimanche, le leader syndical se félicite de ce "geste" du gouvernement qui manifeste une "volonté politique d’avancer". La décision du Premier ministre d'exclure cette ligne rouge de l'avant-projet de loi présenté en Conseil des ministres le 24 janvier a, selon le secrétaire général du syndicat, été actée "grâce à la CFDT".
"Maintenant, le travail commence"
Laurent Berger se veut toutefois prudent : "Ce retrait n’est pas un chèque en blanc. Pour la CFDT, le retrait de l’âge pivot est une victoire, mais c’est aussi une part de risque. Maintenant, le travail commence et il va falloir poursuivre notre action pour faire valoir nos propositions et revendications." Désormais, Édouard Philippe laisse aux syndicats le soin de trouver une solution de substitution d'ici à avril, mois de présentation des conclusions de la conférence de financement voulue par la CFDT.
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Dans le même temps, Édouard Philippe se réserve le droit de trancher si aucun accord n'est trouvé entre les partenaires sociaux. "Une responsabilité nous est confiée et il va falloir passer aux travaux pratiques, sur le financement mais pas seulement. Il est encore trop tôt pour préciser des propositions concrètes", explique Laurent Berger, selon qui "nous avons besoin de sortir de cette situation de blocage qui fatigue beaucoup les Français".
"Logique de dialogue"
Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à trouver un compromis sur les solutions visant à préserver l'équilibre du système, l'âge pivot peut-il revenir dans la réforme ? "Ce que dit Édouard Philippe, c’est qu’à défaut de solutions, il reprendra la main avec le Parlement. Pas que l’âge pivot reviendra. Le mois passé n’a pas été une partie de plaisir. Nous nous sommes vraiment affrontés avec le gouvernement et nous n’avons jamais renoncé à nos principes. Nous sommes passés d’une logique d’affrontement à une logique de dialogue. L’approche comptable et court-termiste a été abandonnée", se félicite Laurent Berger.