Après des semaines de débats, tout s'est accéléré en quelques heures pour la réforme des retraites. Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du texte vendredi soir, en rejetant dans le même temps la première demande de référendum de la gauche. Et dans la foulée, la loi a été promulguée dans la nuit de vendredi à samedi au Journal officiel. Que va-t-il se passer désormais ?
Un référendum est-il possible ?
Il n'y a plus vraiment de recours juridique possible. Dernier espoir des opposants à ce texte : une deuxième demande de référendum d'initiative partagée, plus solide juridiquement que la première déposée par la gauche. Pour Didier Maus, constitutionnaliste, il pourrait y avoir un télescopage. "On a un télescopage. Est-ce qu'il faut que la loi nouvelle entre quand même en vigueur avec le risque qu'il y ait un référendum d'initiative partagée qui, en fait, serait destiné à l'abroger ?"
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La décision sur ce référendum sera rendue le 3 mai prochain. Alors, en attendant, le combat va continuer dans la rue. Des rassemblements ont eu lieu partout en France vendredi, à l'issue de la décision du Conseil constitutionnel. Des manifestants pour certains résignés, d'autres un peu déçus, mais toujours déterminés. Beaucoup comptent rester mobilisés contre cette loi.
"On va continuer de résister"
"Ils font un coup de force et nous, on va donc continuer à résister. À la fin, on va voir qui va gagner. C'est parce qu'on souffre qu'on va continuer. On ne s'amuse pas, on ne rigole pas", insiste une manifestante. "Nous, on continue à se mobiliser par la grève et on pense que c'est par la grève et par le blocage du pays qu'il entendra raison. Voilà, en 1995, ça a été possible. Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas possible cette fois", espère une autre.
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"Dans les 40 dernières années, il n'y a jamais eu une manifestation aussi puissante. On ne va pas arrêter pour autant. Je me battrai jusqu'à la mort", affirme un dernier opposant à la réforme.
"La vie des Français n'est pas suspendue à la vie de neuf personnes"
Même son de cloche du côté des syndicats. Pour Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, il est complètement impossible de laisser passer cette réforme. "Pour nous, la vie des Françaises et des Français n'est pas suspendue à la vie de neuf personnes. Cette réforme est d'abord violente et brutale et c'est la raison pour laquelle elle ne peut pas s'appliquer", souligne la secrétaire générale de la CGT.
Les syndicats refusent de rencontrer le président de la République avant le 1ᵉʳ mai, journée pour laquelle l'intersyndicale espère une mobilisation historique pour les travailleurs, mais aussi contre cette réforme des retraites, afin de faire reculer le gouvernement.