Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé mardi à des "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles" si "le gouvernement persiste à ne pas écouter", au lancement de la manifestation à Paris contre la réforme des retraites. "Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément il faudra monter d'un cran", a déclaré Philippe Martinez à la presse, se montrant par ailleurs optimiste sur la participation à la troisième journée de grèves et de manifestation à l'appel des syndicats, avec des chiffres montrant "qu'on est au niveau du 19, si ce n'est plus".
>> LIRE AUSSI - Réforme des retraites : Berger (CFDT) et Martinez (CGT) affichent leurs premiers désaccords
"Le peuple, quand il est aussi en colère, ça vaut le coup de l'écouter et de ne pas s'obstiner sur une réforme injuste et non justifiée", a-t-il estimé. A ses côtés, Laurent Berger (CFDT) a jugé que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme. Interrogé sur le fait de durcir la mobilisation, Laurent Berger a expliqué que les syndicats essaieront de "faire plus fort samedi prochain".
"Samedi on va peut-être décider de monter d'un cran"
"Mais plus dur, ça veut dire quoi? C'est quoi la perspective démocratique d'un pays dont les dirigeants n'écouteraient pas la plus grosse mobilisation sociale des trente dernières années? (...) on ne tombera pas là dedans, nous on veut montrer un monde du travail digne. Ceux qui manifestent aujourd'hui, c'est le monde du travail normal, c'est des gens raisonnables", a-t-il répondu. Laurent Berger a de nouveau appelé l'Assemblée à débattre sur l'article 7 qui prévoit le report de l'âge légal de la retraite à 64 ans, jugeant que "ce serait folie" dans le cas contraire.
"Samedi on va peut-être décider de monter d'un cran avec des grèves reconductibles et des blocages", a cependant affirmé à ses côtés le président du syndicat CFTC Cyril Chabanier, lui aussi "réformiste". Il a fait état d'une baisse estimée de 15% du nombre de manifestants, soulignant que "ce n'est pas une baisse énorme vu que certaines personnes se réservent pour samedi". Pour Benoît Teste (FSU), "monter d'un cran, ce sera à partir du 6 mars, après les congés (scolaires)". "D'ici là il faut maintenir un haut niveau de mobilisation", a-t-il affirmé, tandis que Frédéric Souillot (FO) s'est félicité d'une intersyndicale "unie pour longtemps".