La police judiciaire a saisi à Angers plus de 2,5 tonnes de résine de cannabis, soit environ 25 millions d'euros de marchandise, donnant lieu à quatre mises en examen, a-t-on appris mercredi auprès du parquet d'Angers et de la police.
Des dizaines de "valises marocaines". Après plusieurs mois d'enquête, le Service régional de police judiciaire (SRPJ) d'Angers a saisi jeudi dernier des dizaines de "valises marocaines", à savoir des plaquettes de cannabis conditionnées contenant chacune une trentaine de kilos de résine, dans un fourgon utilitaire garé dans un quartier du sud d'Angers. Le fourgon était arrivé la veille de la région parisienne, précédé par un "go fast", une voiture ouvreuse chargée de donner l'alerte en cas de présence des forces de l'ordre.
Quatre hommes originaires de l'Ouest de la France, dont Angers, âgés de 26 à 37 ans, ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et d'importation, acquisition, offre ou cession, détention et transport non autorisés de stupéfiants. Ils ont été placés en détention provisoire dans quatre maisons d'arrêt différentes pour éviter tout rapport entre eux. "C'est effectivement une très, très grosse prise, la plus grosse en France métropolitaine en 2018", s'est félicité le procureur de la République d'Angers Yves Gambert. "C'est un bon travail du SRPJ d'Angers qui a été récompensé à force de labourer le terrain dans tous les sens avec l'aide des services de gendarmerie", a-t-il ajouté, précisant que "tous les moyens techniques imaginables" avaient été mis en place, filatures, écoutes, etc.
Cinq armes de poing et des munitions saisies. "En tirant sur la ficelle, le juge et les enquêteurs se sont aperçus qu'il s'agissait d'un vrai trafic, et manifestement la région d'Angers est une grosse plate-forme logistique", a ajouté le procureur, précisant qu'il s'agit de "produits marocains". L'information judiciaire ouverte en mai et confiée à un juge d'instruction angevin est toujours en cours. "Toutes les personnes que nous voulions interpeller ne l'ont pas été. Il s'agit de trafiquants professionnels qui communiquent avec du matériel crypté", a précisé Yves Gambert.
Des perquisitions ont également été réalisées, notamment dans un commerce du centre d'Angers destiné à devenir un bar à chicha. Cinq armes de poing ainsi que des munitions, trois voitures et 30.000 euros ont été trouvés lors des perquisitions. Pendant les interrogatoires, les quatre mis en cause ont simplement déclaré avoir transporté le véhicule d'un point A à un point B sans être au courant de la nature de la marchandise transportée. L'un d'eux a assuré qu'il pensait livrer du tabac à chicha et justifie la méthode du "go fast" par la volonté d'éviter les taxes douanières.