Le djihadiste français Salah Abdeslam, seul survivant des commandos qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, sera bien transféré à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, avant son procès en Belgique en février, a confirmé à l'AFP la Direction de l'Administration pénitentiaire.
Les blocages n'ont pas remis en cause ce choix. Cette prison moderne et ultra-sécurisée a été le théâtre le 11 janvier d'une agression de surveillants par un détenu djihadiste, un geste qui avait immédiatement entraîné des débrayages et lancé le plus important mouvement de protestation des gardiens de prison depuis un quart de siècle en France. Le blocage persistant de l'établissement, un des plus touchés par la mobilisation des surveillants, avait un temps fait planer le doute quant au maintien du choix de cette prison pour accueillir Salah Abdeslam.
"Ce n'est pas remis en cause. Vendin est l'une des prisons les plus sécurisées, avec 250 surveillants pour quelque 90 détenus (pour 238 places), avec un taux d'occupation autour de 45%", a-t-on indiqué à la DAP. "C'est une maison centrale tout à fait habilitée à accueillir des détenus au profil terroriste, a-t-on précisé. Les conditions de Salah Abdeslam seront exactement celles de Fleury-Mérogis", dans l'Essonne, où le djihadiste de 28 ans est incarcéré depuis fin avril 2016.
Dans une aile entièrement vide. Selon plusieurs sources syndicales, il sera dans une aile de la prison entièrement vide, destinée à abriter un futur quartier pour détenus au profil terroriste déjà condamnés.
Le centre de Vendin-le-Vieil, situé au sud de Lille, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière belge, a été inauguré en mars 2015. Il abrite plusieurs détenus lourdement condamnés, comme le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd et l'islamiste Lionel Dumont, considéré comme le cerveau du gang de Roubaix, selon des sources syndicales. Salah Abdeslam doit y être transféré le temps de son procès à Bruxelles, prévu du 5 au 9 février, pour une fusillade avec des policiers en mars 2016 pendant sa cavale, après les attentats qui avaient fait 130 morts en novembre à Paris et Saint-Denis.
"De la souplesse" dans les modalités de son transport en Belgique. L'Administration pénitentiaire s'est refusée à donner la moindre information quant aux modalités de son transport en Belgique. "Il sera amené par un moyen technique adéquat, il y aura de la souplesse, différentes possibilités", a-t-on simplement indiqué.