A quatre jours du second tour de l'élection présidentielle, le décret qui acte la revalorisation salariale des agents publics aux plus faibles traitements a été présenté mercredi en Conseil des ministres, entérinant une promesse formulée mi-mars. Le mois dernier, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin s'était engagée à maintenir "quoi qu'il arrive" le salaire minimum dans la fonction publique au-dessus du Smic.
700.000 agents concernés
"Il sera ainsi immédiatement revalorisé si nous constatons une hausse de l'indice des prix à la consommation supérieure à 2% par rapport à la dernière évolution du montant du Smic en janvier", avait précisé le ministère. La mesure, qui concerne 700.000 agents selon le ministère, vise à atténuer l'impact de la forte inflation constatée ces derniers mois (4,5% en mars sur un an).
L'examen du décret intervient cinq jours après l'annonce d'une prochaine revalorisation mécanique du Smic pour les salariés du privé, à hauteur de 2,65%. Dès le 1er mai, il atteindra 1.302,64 euros net. En France, le pouvoir d'achat des travailleurs du secteur privé payés au Smic est protégé par un dispositif de revalorisation automatique inscrit dans la loi, qui assure que le salaire minimum progresse au moins aussi vite que l'inflation touchant les ménages ayant les revenus les plus faibles. Une automaticité dont ne bénéficient pas les agents publics, qui attendent par ailleurs la concrétisation de la promesse-phare de la ministre, le dégel du point d'indice.
Mi-mars, Amélie de Montchalin s'était engagée à accorder une augmentation générale aux 5,7 millions d'agents publics "avant l'été" mais après la présidentielle. Pilier de la rémunération des fonctionnaires et contractuels, le point d'indice n'a pas été revalorisé depuis début 2017, le ministère privilégiant jusqu'à récemment des hausses ciblées sur certaines populations d'agents publics. Le minimum de traitement a, en revanche, été relevé par deux fois ces derniers mois, en octobre puis en janvier.