L'initiatrice du mot-dièse #balancetonporc, Sandra Muller, a été condamnée mercredi pour avoir diffamé l'homme qu'elle accusait de harcèlement. "Le monde à l'envers", s'indigne Céline Piques, porte-parole de l'association Osez le féminisme !, au micro d'Europe 1. Pour le plaignant, Éric Brion, cette décision est au contraire "l'aboutissement de deux années de combat".
"Énorme mensonge"
En octobre 2017 sur Twitter, Sandra Muller avait accusé nommément Eric Brion de lui avoir adressé des propos misogynes lors d'une soirée cannoise en 2012, où il se trouvaient tous les deux dans le cadre de leur travail. "Une énorme injustice et un énorme mensonge", explique le plaignant sur Europe 1. Sandra Muller a été condamnée pour diffamation à 15.000 euros de dommages et intérêt au titre du préjudice moral et à 5.000 euros au titre des frais de justice. "Je suis fier d'avoir mené cette bataille", déclare Éric Brion. "On ne peut pas flinguer la vie d'un homme en jetant son nom sur les réseaux sociaux."
"Double standard de la justice"
Du côté d'Osez le féminisme, le ton est tout autre. "Je suis complètement indignée par la décision du tribunal", s'est exclamée Céline Piques, qui n'hésite à parler de "justice patriarcale" et de son "double standard" pour les hommes et pour les femmes. "D'un côté, on a des hommes qui ont des propos extrêmement misogynes et qui obtiennent des condamnations pour leurs victimes. De l'autre, on a la difficulté extrême des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles à obtenir justice."
L'avocat de Sandra Muller a d'ores et déjà annoncé son intention de faire appel.