Le Collectif des associations unies, qui regroupe 34 organisations venant en aide aux plus démunis, ont alerté dans une lettre ouverte à Manuel Valls sur "l'extrême saturation", à la veille de l'hiver, des centres d'hébergement et du 115, le numéro d'urgence pour les sans-abri.
Une file d'attente qui "ne cesse de croître". Réclamant un rendez-vous avec le Premier ministre, le collectif souligne que "des centaines de personnes, souvent en famille (...) sollicitent ce numéro d'urgence sans obtenir de solutions", particulièrement à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Rhône, en Haute-Garonne et en Gironde. De même, disent les associations, dont la Fondation Abbé Pierre, l'Armée du Salut et Médecins du monde, "la file des milliers de personnes en attente d'un logement" dans les Services intégrés d'accueil et d'orientation (chargés d'orienter les personnes) "ne cesse de croître".
Ce que les associations demandent. Elles demandent "des solutions de logement et d'hébergement pour toutes les personnes qui en ont besoin, quelle que soit leur situation administrative", et soulignent que la mobilisation des pouvoirs publics en faveur de l'accueil des réfugiés en septembre "a révélé l'existence de plusieurs milliers de places disponibles dans des locaux et logements vides, utilisables rapidement". Jugeant "indispensable de tout faire pour éviter les sentiments d'injustice et d'iniquité qui se répandent parmi les publics démunis", elles souhaitent "que les solutions d'hébergement et de logement déployées soient ouvertes à toutes les personnes dans le besoin".
Les inquiétudes de ces associations. Les associations s'inquiètent par ailleurs "des orientations gouvernementales visant à durcir les contrôles et la répression des personnes sans titre de séjour dans les centres d'hébergement et les logements d'insertion".Un projet de loi actuellement débattu au parlement prévoit la possibilité d'interpeller les personnes dans les centres d'hébergement ou de les assigner à résidence dans les structures en attente de leur éloignement. "Les salariés, travailleurs sociaux et bénévoles qui interviennent auprès des plus démunis dans les associations s'opposeront à toute mesure de contrôle, de fichage ou de tri", affirme le collectif, qui demande le retrait de "ces mesures contraires aux principes d'accueil inconditionnel, d'hospitalité et de solidarité". Enfin, les associations déplorent les économies prévues sur le logement dans le projet de loi de finances 2016, qui "pénalisent durement les plus fragiles".