"Les feuilles qui se rétractent, c'est un manque d'eau. On le voit bien. Les arbres devraient être plus développés que ça." Des arbres rachitiques, certains aux allures de squelette, un sol cramé par le soleil. En flanc de montagne, les châtaigneraies d'Élisabeth et Thierry ont mauvaise mine. "On est vraiment sur une canicule non-stop. Nous, notre corps, ils se fatiguent. Imaginez-vous châtaigniers", déplore Élisabeth.
"Avant ça se comptait par tonne"
Il est inconcevable pour les producteurs d'arroser de façon continue au vu des restrictions de l'usage de l'eau et l'augmentation du prix de l'énergie. Conséquence ? La production baisse dans les cabanons, lieux de stockage de la production. "Je me rappelle, petit, qu'il y avait 20 cm de châtaignes. On sautait dedans, mais c'est fini. On ramasse à peu près entre 500 et 800 kilos alors qu'avant ça se comptait par tonne", se souvient Thierry.
Les producteurs en sont certains. D'ici à dix ans, ils ne pourront plus récolter, car ils se battent aussi contre un autre fléau : les incendies. "Il y a le mistral. On a peur. Je regarde dans le ciel pour voir s'il n'y a pas un canadair qui se balade. Ça veut dire que c'est un feu qui se déclare si c'est le cas", explique Élisabeth. Sur les massifs de Collobrières, les châtaignes se ramassent à partir de la mi-septembre. Les habitants espèrent d'ici là quelques gouttes de pluie.