La moitié des enseignants d'un lycée de Stains en Seine-Saint-Denis sont en grève mercredi pour dénoncer l'interdiction du port de l'abaya à l'école et le manque de moyens dans l'Éducation nationale. "Abaya plus d'infirmière", "Abaya 60h de cours en moins par semaine": masque chirurgical cachant le visage, une dizaine de membres du personnel éducatif ont manifesté à la mi-journée devant les grilles du lycée polyvalent Maurice Utrillo de Stains, face à une nuée de micros et caméras de télévisions.
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Vacance de plusieurs postes d'enseignants
Les grévistes pointent la "perte" de 60 heures d'enseignement du fonctionnement de l'établissement, la suppression d'un des quatre postes de conseiller principal d'éducation et la vacance de plusieurs postes d'enseignants dans différentes matières en cette rentrée. "C'est une accumulation qui fait qu'il fallait que la journée d'accueil des élèves soit marquée comme un point majeur, qui s'oppose à cette idée que tout va bien. Non, tout ne va pas bien, il y a un manque de moyens évident", a déclaré à l'AFP un professeur qui, comme ses collègues, a refusé d'être identifié.
Dans ce contexte, l'interdiction du port de l'abaya "est érigée comme un problème majeur alors que c'est avant tout un épouvantail, un moyen de détourner le regard des autres problèmes", a estimé un autre gréviste.
50% de grévistes à la mi-journée
Selon le rectorat de l'académie de Créteil, le taux de grévistes pour la journée de mercredi avoisine les 50%. Aucun incident lié à l'interdiction du port des abayas n'est survenu dans cet établissement de 1.200 élèves et 43 classes générales et professionnelles, selon cette même source. Sur les murs en face du lycée, des collages proclament : "Comparer les lycéennes à des terroristes c'est non", "Stop harcèlement" ou "Abaya plus de profs".
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Quelques mères de famille se sont jointes au rassemblement des professeurs pour protester contre la mesure "islamophobe" de l'interdiction des abayas en classe. "Quand j'ai accompagné ma fille, j'ai vu un représentant de la laïcité qui décidait si les élèves avait le droit de rentrer ou pas. Franchement ça m'a choquée, c'est pour ça que je suis là aujourd'hui", a dit à l'AFP la mère d'une élève de seconde, qui a refusé de donner son nom.