Le préavis déposé pour le 17 septembre par la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, relève de la "grève par habitude" dans un moment "singulièrement compliqué pour tous les transports publics", a estimé le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. "J'ai du mal à comprendre très honnêtement cette grève. Elle se raccroche au mouvement confédéral mais j'ai l'impression d'une grève par habitude, c'est dommage", a affirmé le ministre sur Franceinfo. "Dans un moment compliqué pour la France, singulièrement compliqué pour tous les transports publics (...), j'aurais espéré qu'il y ait une forme de paix sociale souhaitable pour tous", a-t-il ajouté.
D'autant que le gouvernement "investit plus que jamais dans le ferroviaire", en y consacrant 4,7 des 11,5 milliards d'euros du plan de relance consacrés aux transports, a rappelé Jean-Baptiste Djebbari. "Lorsqu'on est dans une crise profonde (...), tout le monde doit s'y mettre. Ca veut dire parfois requestionner des matrices idéologiques ou des préconceptions politiques qui aujourd'hui n'ont pas lieu d'être", a-t-il ajouté.
Un appel "au sens des responsabilités"
La CGT-Cheminots a déposé fin août un préavis de grève pour la journée nationale d'action du 17 septembre, lancée par la CGT, rejointe par la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse. Les organisations syndicales posent la question de l'emploi : "lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites", écrivent-elles dans un communiqué commun.
Le Premier ministre Jean Castex en a appelé la semaine passée "au sens des responsabilités de chacune et chacun". "Dans le contexte sanitaire (...), économique, social (actuel), cette grève, on a du mal à la comprendre", avait de son côté déploré vendredi sur RTL le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, se disant convaincu qu'elle serait "assez peu suivie, avec peu de perturbations". "Je sens que le climat social actuellement chez les cheminots n'est pas à faire une grève dont on se pose la question de la motivation profonde", avait-il affirmé.