Plusieurs centaines de cheminots exigeant une "augmentation généralisée des salaires" se sont rassemblés mercredi devant le siège de la SNCF à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, où était organisée une réunion de négociation entre syndicats et direction sur les rémunérations. Pour "dire stop" à la disette salariale, les manifestants répondaient à l'appel de l'Unsa ferroviaire, de SUD-Rail et de la CFDT-Cheminots. Chasubles, drapeaux et ballons syndicaux coloraient la place face au siège, sous un ciel ennuagé de gris. Dans la gare du RER D voisine, les haut-parleurs signalaient les perturbations du trafic pour cause de grève.
"Une augmentation générale des salaires et des primes de travail"
Au sein de l'intersyndicale organisatrice du rassemblement, seul SUD-Rail appelait à cette grève mercredi. Séparément, la CGT-Cheminots a aussi lancé un appel à "une grève nationale" pour obtenir "une augmentation générale des salaires et des primes de travail". En conséquence, le trafic des trains régionaux était perturbé de façon "très variable selon les régions", d'après la direction, tandis que la circulation des trains longue distance était normale.
Soulignant le "mécontentement de toutes et tous", au micro devant les manifestants, le secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, Didier Mathis, a réclamé "une augmentation généralisée des salaires". "Ça fait sept ans que la direction refuse" une telle hausse, à laquelle "les cheminotes et cheminots ont droit", a-t-il dit.
"Une prime Covid" à "la hauteur de l'engagement des salariés"
Pour SUD-Rail, Fabien Villedieu, l'un des élus de ce syndicat, a affirmé que le patron du groupe ferroviaire public, Jean-Pierre Farandou, avait lui-même reconnu en interne, en septembre, que les salaires n'étaient "pas très élevés à la SNCF". La Deutsche Bahn, la compagnie publique ferroviaire allemande, va elle "augmenter en deux ans les salaires de 3,3%" et "attribuer une prime Covid", a rappelé M. Villedieu, en recommandant de "s'inspirer" de ce "modèle allemand".
Énumérant les revendications de l'intersyndicale, Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, a notamment réclamé "une prime Covid" à "la hauteur de l'engagement des salariés" pendant la crise sanitaire et une "revalorisation des salaires", alors que "tout augmente, l'énergie, tous les éléments de la vie quotidienne".
Venu de Bretagne, Olivier, 44 ans, conducteur de TGV et TER, a dénoncé le gel des salaires "depuis sept ans". Certes, il y a des augmentations liées "à l'ancienneté" ou aux promotions, mais le salaire de base "ne suit plus l'inflation, il y a un décrochage", faute d'augmentation générale des grilles salariales, a-t-il critiqué.